Jusqu’à 48 MM euros de subventions européennes pour financer des activités nuisant à la nature (ONG)
Bruxelles- Les pays européens utilisent chaque année entre 34 et 48 milliards d’euros de subventions européennes pour financer des activités qui nuisent à l’environnement, notamment dans le secteur de l’agriculture, dénonce une étude de l’ONG internationale WWF.
Selon le rapport, 60% des subventions accordées au travers de la Politique agricole commune (PAC), équivalant à 32,1 milliards d’euros par an, sont dépensées pour financer des exploitations agricoles à large échelle, de même que dans d’autres secteurs, tels que la pêche, le transport et les infrastructures hydrauliques, les subsides européens “contribuent de manière significative à la dégradation de l’environnement”.
WWF estime que ces dépenses contrastent fortement avec les besoins identifiés par la stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030. Dans ce cadre, près de 48 milliards d’euros seraient nécessaires annuellement pour financer les activités des agriculteurs, des propriétaires fonciers et des communautés rurales et côtières, afin de protéger et de restaurer efficacement la biodiversité.
À l’heure actuelle, il manque 18 milliards d’euros par an pour atteindre cette cible, affirme l’ONG.
« Non seulement les gouvernements dépensent des milliards d’euros de l’argent des contribuables dans des activités néfastes pour l’environnement, mais ils sapent également les efforts de l’UE pour le protéger et le restaurer », déplore la directrice du bureau des politiques européennes du WWF, Ester Asin, estimant que réorienter ces subsides “pourrait facilement combler le déficit de financement nécessaire pour atteindre les objectifs de l’UE en matière de biodiversité ».
Face à cette situation, l’ONG demande aux gouvernements européens d’établir un cadre juridiquement contraignant pour garantir une « élimination progressive, rapide et socialement équitable » des subventions qui nuisent à l’environnement, et de les réorienter vers des actions destinées à protéger les citoyens européens des changements climatiques.