Initiatives« Green Sahara », un projet de portée mondiale qui conforte la vision royale sur le climat

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01 Mar

« Green Sahara », un projet de portée mondiale qui conforte la vision royale sur le climat

– Propos recueillis par Khadija Benhaddouch –

Montréal – Le projet Green Sahara (GSP), initié sous la direction du professeur Jozsef Steier sur la base d’une approche tournée vers l’autosuffisance, est conçu dans le droit fil de la vision royale prônée lors de la Conférence mondiale sur le climat (COP22) à Marrakech, a affirmé la coordinatrice du projet, Katherine Tokes.

C’est une initiative d’envergure qui va de pair avec l’orientation royale visant à améliorer la qualité de vie dans les provinces du sud, accélérer le plan Maroc Vert et soutenir la réalisation de la Grande Muraille Verte pour l’Afrique, a souligné Mme Tokes dans un entretien accordé à la MAP.

Ayant reçu le Label d’innovation lors de la COP 22 en 2016, le GSP prévoit, selon elle, des actions concrètes pour faire face aux changements climatiques, tout particulièrement dans les zones désertiques.

Il s’agit notamment, a expliqué Mme Tokes, de protéger, restaurer et promouvoir l’utilisation durable des écosystèmes terrestres, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, arrêter et inverser la dégradation des terres et diminuer la perte de biodiversité.

D’après Mme Tokes, l’accent est mis sur la mise en place d’un « triangle vert » en commençant par son premier quadra (cellule de construction) dans le sud marocain, lequel devra s’étendre vers d’autres zones plus au sud comme le Lac Tchad.

Évoquant sa participation aux côtés du chercheur hongrois Jozsef Steier à la prochaine édition du Forum de Crans Montana consacrée à l’Afrique et à la Coopération Sud-Sud, prévue du 14 au 17 mars à Dakhla, la scientifique canadienne a indiqué qu’un rendez-vous de cette envergure sera l’opportunité de présenter le GSP devant des décideurs de divers horizons.

En phase de lancement, le projet « Sahara Vert » devra être réalisé sur une surface de 25.000 hectares pour une enveloppe de 625 millions de dollars avec différentes composantes liées aux aspects techniques, agricoles, aux infrastructures et autres financements, a-t-elle fait savoir.

Dans le détail, on prévoit la création d’une immense canopée verte à la base de l’agroforesterie et de la culture intercalaire innovatrice pour accueillir et nourrir des millions d’Africains, nourrir le bétail et convertir des milliards de tonnes de CO2 en valeurs, entres autres la biomasse et les matières nutritives.

Mme Tokes a affirmé que, dans un premier temps, le chantier sera mis en oeuvre dans la région de Dakhla. Outre sa situation géographique particulière qui lui confère le privilège de réunir la mer, le désert, le vent et le soleil sur le même site, la région offre des conditions économiques et sociales à même de favoriser la réussite du projet.

« A l’évidence, c’est un projet novateur qui sera lancé sur de bonnes bases », a déclaré la coordonnatrice du Projet Green Sahara, précisant qu’il vient conforter la stratégie pionnière que représente le plan « Maroc vert ».

Elle s’est déclarée persuadée que le Maroc, par son leadership, et l’Afrique contribueront progressivement à l’atténuation des changements climatiques dans le monde, tout en consolidant les compétences en matière de mise en œuvre de projets mondiaux.

La première phase du projet, en l’occurrence la construction organique du GSP, s’étend sur une superficie de 1.000 hectares, située sur la côte atlantique au sud de Dakhla, et pouvant accueillir 1.000 travailleurs.

Une technologie novatrice sera introduite, celle de la génération d’eau à partir de l’atmosphère pour l’irrigation et la mobilisation de l’eau, ainsi que l’initialisation de pluies par laser, a-t-elle fait remarquer.

Sur le registre des avantages à tirer du GSP, Mme Tokes a assuré que « la récolte des arbres nous permettra de réduire le déficit en bois du Maroc et, avec ses feuilles, de produire une matière première riche en protéines pour l’élevage ». L’échange de quotas d’émission de carbone constituera l’un des principaux avantages du premier trimestre à l’exportation, a-t-elle ajouté.

Autant dire que le projet « Green Sahara », de par ses bienfaits, servira à coup sûr de vitrine pour le continent africain. Sans oublier, a-t-elle conclu, que le projet GSP améliorera les conditions de vie en aidant à atteindre certains Objectifs de développement durable (ODD) définis par l’ONU.

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