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09 Nov

Il est temps de placer l’eau au cœur des débats sur les changements climatiques

Marrakech -Des ministres et responsables internationaux spécialisés dans la thématique de l’eau ont mis l’accent, mercredi à Marrakech, sur la nécessité de placer la problématique de la pénurie d’eau au cœur des débats et des discussions traitant des changements climatiques.

Les intervenants à cette conférence dédiée à l’eau au site de Bab Ighli, qui abrite les travaux de la COP22, ont appelé à mettre en place des programmes et initiatives pour préserver les ressources hydriques, notamment dans les pays qui pâtissent de la sécheresse et de la pénurie des ressources hydriques.

Dans ce contexte, la ministre déléguée chargé de l’Environnement, championne de haut niveau pour le climat, Hakima El Haite, a souligné que les changements climatiques et la sécheresse menacent le droit de nombre de pays dans le monde entier, et plus particulièrement en Afrique, à l’eau potable, ajoutant que l’eau est une question de justice climatique qui se trouve au coeur du développement.

Le moment est venu pour que cette problématique universelle et vitale soit traitée de manière urgente et au plus haut niveau, a-t-elle noté, précisant que la Présidence marocaine de la COP22 a tenu à confier à cette question tout l’intérêt qu’elle mérite, à travers une journée consacrée entièrement à l’eau dans le cadre de l’Agenda global de l’action.

L’eau est un facteur clé de développement humain et de la santé publique, conditionne l’accès à l’énergie et à la sécurité alimentaire et favorise l’accès des enfants à la scolarisation, a indiqué, de son côté, la ministre déléguée chargée de l’Eau, Charafat Afailal.

Après avoir rappelé les programmes et les initiatives menés pour sensibiliser à l’importance de l’eau, Mme Afailal a relevé que l’accès à l’eau est un droit social et humain, voire même une nécessité impérieuse pour réaliser le développement durable notamment en Afrique.

Le continent africain, où 330 millions de citoyens n’ont pas encore accès à l’eau potable, subit de plein fouet les effets des changements climatiques, a-t-elle poursuivi, rappelant, à ce égard, le lancement de l’initiative « Water for Africa » (l’eau pour l’Afrique) qui vise à tirer la sonnette d’alarme pour continuer et parachever le développement humain en Afrique.

Cette journée, la première dans l’histoire des COP à être entièrement dédiée à la question de l’eau, revêt un caractère particulier, car en 1997, un an après la création du Conseil mondial de l’eau (WWC), Marrakech avait abrité le premier Forum mondial de l’eau, a relevé, pour sa part, le Vice-président du Conseil, Dogan Altinbilek.

L’énergie, la santé, la sécurité alimentaire, l’urbanisation, l’industrialisation, la démocratisation sont autant de questions qui sont implicitement ou explicitement liées à l’eau, a-t-il souligné, notant que l’eau sert de fil conducteur entre tous les 17 objectifs de développement durable (ODD).

Longtemps, la question de l’eau a été ignorée dans les discussions sur les changements climatiques, a estimé le président du Réseau international pour les organismes des bassins (RIOB), Roberto Ramirez de la Parra, exprimant sa satisfaction de constater que la problématique de l’eau est finalement reconnue à sa juste valeur dans l’Agenda global de l’action comme un élément intégral pour le développement et central pour l’adaptation et l’atténuation des changements climatiques.

Lors de cette conférence, un « Livre bleu sur l’eau et le climat » contenant un ensemble de recommandations sur l’eau a été dévoilé.

Ce livre contient plusieurs recommandations, notamment un appel à reconnaître l’eau comme une première victime des changements climatiques, placer l’eau au cœur des négociations sur les changements climatiques, engager un agenda de l’action pour l’eau et à améliorer l’accès aux financements.

Il recommande également de mettre en place des mécanismes de suivi des engagements pris dans le domaine de l’eau et du changement climatique, de mettre en œuvre des principes de bonne gouvernance et de gestion intégrée de l’eau, améliorer et partager les connaissances sur l’eau et les dérèglements climatiques et de renforcer la coopération et l’aide aux pays en développement.

Ce livre a été conjointement rédigé par le ministère délégué chargé de l’Eau, le ministère français de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer et le Conseil mondial de l’Eau, en collaboration avec la Banque mondiale, la Banque africaine pour le développement, le partenariat français pour l’eau et le Réseau international des organismes de bassins.

La COP22/CMP12, dont les travaux se poursuivront jusqu’au le 18 novembre, doit opérationnaliser l’Accord de Paris sur le climat, entré en vigueur le 4 novembre, et accélérer l’action avant 2020 pour réduire l’impact des changements climatiques, tout en respectant les droits humains énoncés dans l’accord.

Cette Conférence sera l’occasion de traiter de plusieurs thématiques relatives, notamment à l’agriculture, la sécurité alimentaire, l’énergie, aux forêts, à l’industrie, au transport et à l’eau.

Cet événement planétaire se déroule dans le village Bab Ighli, qui s’étend sur une superficie de près de 300.000 m² et connaît la participation de 20.000 délégués de 197 parties.

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