Climat..Appel à l’investissement dans les infrastructures résilientes en Afrique
Marrakech – L’investissement dans les infrastructures résilientes au changement climatique constitue une nécessité urgente en Afrique, ont souligné, vendredi à Marrakech, les participants à un panel tenu dans le cadre du Forum pour l’Investissement en Afrique (AIF – Africa Investment Forum).
Placé sous le thème « Infrastructures résistantes au climat : Assurer l’avenir », ce panel a été l’occasion d’explorer les possibilités d’investissement dans des infrastructures résistantes au climat et les moyens de promouvoir la résilience des infrastructures essentielles face aux effets dévastateurs du changement climatique et à d’autres défis environnementaux, ainsi que de la promotion de la croissance économique et de la création d’emplois.
Dans ce sens, le PDG d’Ithmar Capital, Obaid Amrane, a affirmé que les infrastructures résilientes ne sont plus un choix mais une nécessité pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD).
« Le développement des infrastructures résilientes au changement climatique a un impact direct sur la croissance et la création des richesses pour les générations futures », a dit M. Amrane. Ces infrastructures, a-t-il soutenu, sont également importantes pour l’intégration africaine, citant l’exemple du Gazoduc Nigeria-Maroc.
À cet égard, le PDG d’Ithmar Capital a souligné l’importance des fonds souverains qui jouent le rôle de catalyseur pour financer des projets stratégiques à long terme.
« Les fonds souverains jouent un rôle essentiel dans la mise en place d’un environnement favorable dans le cadre d’un partenariat public privé (PPP) pour encourager les investisseurs à aller plus vers les infrastructures résilientes », a-t-il expliqué, mettant en avant la mission d’Ithmar Capital, en tant que fonds d’investissement stratégique.
De son côté, la présidente du réseau des centres financiers pour le développement durable dirigé par les Nations unies et DGA de Casablanca Finance City (CFC), Lamia Merzouki, a relevé le potentiel de l’Afrique en matière de développement des projets durables.
« Ce potentiel, il suffit de l’exploiter à travers une approche multidimensionnelle et des écosystèmes qui travaillent en synergie », a estimé Mme Merzouki, mettant en relief le rôle de CFC qui œuvre dans ce sens pour faire de Casablanca la plaque tournante financière à même d’attirer les investisseurs sur le continent.
Quant aux défis des investisseurs en matière des infrastructures résilientes, la responsable a évoqué la fragmentation du continent, le manque de données sectorielles et les incitations pour attirer les opérateurs économiques.
Pour Mohamed Al-Ghanim, PDG du groupe Hamad S. Al-Ghanim, il faut mettre en place un bon cadre de coopération et de partenariat public-privé pour inciter les bailleurs de fonds et investisseurs à lancer des projets dans les infrastructures résilientes.
« Il existe en Afrique des opportunités de créer des projets d’atténuation aux changements climatiques à travers des infrastructures résilientes », a-t-il indiqué, faisant état de l’existence d’un écart de 13,4 milliards de dollars en termes d’infrastructures en Afrique.
Dans le même ordre d’idées, la directrice générale de la Banque de développement d’Afrique australe, a noté que le continent est en retard en termes d’infrastructures, appelant à développer les villes à travers des infrastructures adaptés aux effets du changement climatique.
« Des infrastructures intelligentes et résilientes entrainent de l’emploi, de la croissance et du développement économique », a-t-elle souligné.
L’AIF se veut une plateforme multipartite axée sur la conclusion d’accords à l’échelle du continent à travers un format innovant mêlant présentation de projets dans des « board rooms » dédiés et débats sectoriels de haut niveau.