Fondation OCP/Ministère burkinabé de l’Agriculture: 140.000 hectares de sols cartographiés
Casablanca – Quelque 140.000 hectares de sols ont été cartographiés dans le cadre d’un projet pilote, fruit d’une collaboration entre la Fondation OCP et le ministère l’Agriculture et des Aménagements Hydro-agricoles (MAAH) du Burkina Faso.
Cette annonce a été faite lors d’un webinaire consacré au modèle burkinabé de cartographie des sols organisé, le 3 décembre, par la Fondation OCP, l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) et le BUNASOLS, sur la plateforme d’échange « Restore Africa Soils », indique la Fondation dans un communiqué, ajoutant qu’il s’agit du deuxième rendez-vous de ce genre après celui consacré au Togo.
« A ce jour, la collaboration entre la Fondation OCP et le MAAH a permis l’élaboration d’une carte de fertilité du sol pour une zone pilote de 140.000 Ha sur 4 régions du pays: Hauts-Bassins (45.500 Ha), Cascades (32.500 Ha), Sud-Ouest (19.500 Ha) et Boucle du Mouhoun (42.500 Ha) », précise le communiqué.
Ce deuxième webinaire, qui a été marqué par la présence du ministre de l’Agriculture et des Aménagements Hydro-agricoles (MAAH) du Burkina Faso, Salifou Ouedraogo et de Zacharie Segda, Directeur Général du Bureau National des Sols du Burkina Faso (BUNASOLS), a été une occasion de dresser le bilan de la collaboration entre la Fondation OCP et le Burkina Faso ainsi que l’état d’avancement du programme de cartographie des sols burkinabés.
Cette collaboration a permis le renforcement des capacités de plus de 56 cadres et techniciens du Bureau National des Sols du Burkina Faso (BUNASOLS) dans les domaines de fertilité du sol et de la fertilisation des cultures ainsi que celui des systèmes d’information géographique et du contrôle qualité des engrais, ajoute la même source.
Par ailleurs, le BUNASOLS avait organisé en 2018 avec l’appui de la Fondation OCP, une caravane agricole en faveur de 1.660 petits producteurs dans le but de les sensibiliser aux bonnes pratiques agricoles axées sur la fertilisation raisonnée et ainsi les aider à améliorer leur rendement tout en préservant la qualité des sols.
La Fondation OCP a, dans le cadre de cette initiative, équipé deux laboratoires d’analyse des sols et mis à disposition du Burkina Faso des experts marocains – notamment ceux de l’UM6P – pour la formation des cadres burkinabés dans les domaines liés à la fertilité du sol.
« La Fondation OCP apporte son soutien au BUNASOLS à travers le renforcement des capacités de ses cadres ainsi que la mise à disposition d’équipements dans un objectif d’établir, en toute autonomie, la carte de fertilité de la zone pilote au Burkina Faso », a expliqué Nawfel Roudies, Directeur du Portfolio International, au sein de la Fondation OCP, cité dans le communiqué.
Le Burkina Faso dispose d’une superficie agricole de 9 millions d’hectares qui constitue la source de revenu de plus de 80% de la population. La production est dominée par les cultures céréalières (Sorgho, Maïs, Riz), légumineuses (Niébé, arachides), le coton, et les cultures maraichères vivrières.
Il ressort notamment des discussions du webinaire que la dégradation des sols au Burkina Faso ne cesse de s’aggraver. Les producteurs expriment dans ce sens un réel besoin d’information sur la qualité et la disponibilité des engrais ainsi que sur leur utilisation rationnelle.
« Le BUNASOLS a affiché sa ferme volonté d’aller vers une mutation réelle et profonde qui permet de devenir la structure de référence nationale et internationale en matière de pédologie et en science des sols. Pour y parvenir, elle a besoin de l’accompagnement des autorités politiques et administratives du pays et de tous les partenaires au développement intéressés par l’avènement d’une gestion durable des ressources en sol du Burkina Faso. La mise en œuvre effective des travaux de carte de fertilité du sol va permettre à l’Etat de s’affirmer davantage dans la protection et l’exploitation judicieuses des ressources en sols », a souligné Zacharie Segda, Directeur Général du BUNASOLS.
Le « Restore Africa Soils » est un dispositif d’échange mis en place par la Fondation et l’UM6P pour permettre aux chercheurs africains et partenaires du Groupe OCP de communiquer autour des initiatives liées à la fertilité et la cartographie des sols lancés conjointement et localement.
Ce programme permet aux différents interlocuteurs de partager leurs expériences respectives et bonnes pratiques en la matière (Echantillonnage, analyse au laboratoire…) mais aussi d’assurer une continuité dans la formation sur la fertilisation raisonnée, sur les systèmes d’information géographiques et sur le contrôle qualité des fertilisants.
Lancé en mai 2020, « Restore Africa Soils » bénéficie du soutien et de l’expertise du Centre de recherche sur les sols et fertilisants en Afrique (CESFRA), laboratoire de référence de l’UM6P en matière de recherche dans le domaine de la fertilisation raisonnée.