L’ONU s’active pour éviter une catastrophe de la faim au Burkina Faso
Nations Unies (New York)- Le Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sont engagés dans une course contre la montre pour porter assistance au plus de 3,2 millions de personnes au Burkina Faso qui peinent actuellement à se nourrir.
Les deux agences onusiennes estiment qu’une action urgente et soutenue est nécessaire pour faire face à l’aggravation de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle dans ce pays pendant cette période de soudure.
La dernière analyse du Cadre harmonisé montre une augmentation de l’insécurité alimentaire aiguë de plus de 50% depuis la dernière évaluation de la situation faite en mars au Burkina Faso. Deux provinces de la région du Sahel – Oudalan et Soum – sont entrées dans la phase d’urgence de l’insécurité alimentaire, telle que définie par le Cadre harmonisé.
Ces évaluations indiquent que plus de 11.000 personnes dans ces régions du nord, soit près de 3% de la population de ces provinces, connaîtraient des niveaux catastrophiques d’insécurité alimentaire aiguë.
Elles seraient confrontées à des écarts de consommation alimentaire extrêmes, ce qui se traduirait également par des niveaux alarmants de malnutrition aiguë.
Le PAM estime avoir besoin d’urgence de 51 millions de dollars pour répondre rapidement aux besoins croissants dans ce pays. « Sans financement immédiat, le PAM n’aura pas d’autre choix que de commencer à réduire les rations alimentaires », a affirmé, Elisabeth Byrs, porte-parole de l’agence onusienne
Selon l’Agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR), les violences ont déjà poussé plus d’un million de personnes à fuir leur foyer au Burkina Faso, dont 453.000 depuis début 2020.
« Nous constatons une détérioration alarmante de la sécurité alimentaire dans les régions les plus touchées du pays », a déclaré David Bulman, Représentant du PAM au Burkina Faso.
Selon les experts, la crise a été exacerbée par l’impact de la Covid-19 sur la capacité des populations à gagner de l’argent pour couvrir leurs besoins quotidiens dans un pays déjà en proie aux conflits et au changement climatique.
Face à cette urgence humanitaire, l’agence onusienne fournit une aide alimentaire vitale aux personnes les plus touchées par l’insécurité alimentaire.
Depuis 2018, le PAM a intensifié ses activités intégrées de résilience dans le pays. En 2019, le PAM a ainsi investi plus de 6 millions de dollars américain, contre 4,7 millions de dollars en 2017.