L’OMS soutient une médecine traditionnelle reposant sur des éléments « probants »
Genève- L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a dit soutenir une médecine traditionnelle reposant sur des éléments scientifiques probants dans le contexte de la lutte contre la pandémie du nouveau coronavirus.
« L’OMS accueille favorablement les innovations à travers dans le monde, y compris le recyclage des médicaments, des produits issus de la pharmacopée traditionnelle et la mise au point de nouvelles thérapies dans le cadre de la recherche de traitements potentiels de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) », affirme l’agence spécialisée de l’ONU dans un communiqué.
L’Organisation dit reconnaître que la médecine traditionnelle, complémentaire et alternative recèle de nombreux bienfaits. « L’Afrique a d’ailleurs une longue histoire de médecine traditionnelle et de tradipraticiens de santé qui jouent un rôle important dans les soins aux populations », fait observer l’OMS.
« Des plantes médicinales telles que l’artemisia annua sont considérées comme des traitements possibles de la COVID-19, mais des essais devraient être réalisés pour évaluer leur efficacité et déterminer leurs effets indésirables », estime l’agence onusienne.
Les Africains méritent, souligne la même source, d’utiliser des médicaments testés selon les normes qui s’appliquent aux médicaments fabriqués pour les populations du reste du monde, relevant que même lorsque des traitements sont issus de la pratique traditionnelle et de la nature, il est primordial d’établir leur efficacité et leur innocuité grâce à des essais cliniques rigoureux.
L’OMS affirme œuvrer de concert avec les instituts de recherche pour sélectionner les produits issus de la pharmacopée traditionnelle sur lesquels des investigations peuvent être menées afin de déterminer leur efficacité clinique et leur innocuité dans le traitement de la COVID-19.
En outre, l’Organisation mondiale de la Santé continuera de prêter son assistance aux pays au moment où ils analysent le rôle que les tradipraticiens de santé jouent dans la prévention, l’endiguement, la détection précoce du virus et l’orientation-recours des cas vers les établissements de santé, ajoute le communiqué.
« Au moment où des efforts sont faits pour trouver un traitement à la COVID-19, la prudence doit rester de mise pour ne pas verser dans la désinformation, particulièrement sur les médias sociaux, au sujet de l’efficacité de certains remèdes », souligne l’OMS, faisant observer que de nombreuses plantes et substances sont proposées alors qu’elles ne répondent pas aux normes minimales de qualité, d’innocuité et d’efficacité et qu’aucun élément factuel n’atteste du respect de ces normes.
« L’utilisation de produits destinés au traitement de la COVID-19, mais qui n’ont pas fait l’objet d’investigations strictes, peut mettre les populations en danger et les empêcher d’appliquer des mesures telles que le lavage des mains et la distanciation physique qui pourtant sont des éléments cardinaux de la prévention de la COVID-19. Cela peut aussi accentuer le recours à l’automédication et accroître le risque pour la sécurité des patients », conclut l’OMS.