ONU: Accélérer les investissements dans la nature, un impératif pour contrer les crises climatiques
Nations Unies (New York) – Les investissements annuels dans des solutions reposant sur la nature devraient tripler d’ici 2030 et quadrupler d’ici 2050 pour lutter efficacement contre la triple menace des crises climatiques, de la biodiversité et de la dégradation des terres, affirme une nouvelle étude publiée sous l’égide des Nations Unies.
Aujourd’hui estimés à 133 milliards de dollars, provenant notamment de sources publiques, ces investissements devraient augmenter à 8.100 milliards de dollars d’ici 2050, d’après le rapport intitulé « State of Finance for Nature » (Etat des financements pour la nature ».
Selon la directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), Inger Andersen, la perte de biodiversité coûte déjà à l’économie mondiale 10% de sa production annuelle.
« Si nous ne finançons pas suffisamment les solutions fondées sur la nature, nous aurons un impact sur les capacités des pays à progresser dans d’autres domaines vitaux tels que l’éducation, la santé et l’emploi », a expliqué Mme Andersen.
Pour combler ce fossé en matière d’investissements, les partenaires appellent les gouvernements, les institutions financières et les entreprises à placer la nature au cœur de la prise de décision économique à l’avenir.
Cela nécessite une reconstruction plus durable après la pandémie de Covid-19, ainsi que d’autres mesures, telles que la réaffectation des subventions agricoles et des combustibles fossiles et la création d’autres incitations économiques et réglementaires, selon l’étude réalisée par le PNUD et d’autres partenaires.
Bien que les investissements dans la nature favorisent la santé de tous, améliorent la qualité de vie et crée des emplois, ils ne représentent que 2,5% des dépenses de relance économique prévues après la pandémie. Par conséquent, les capitaux privés devront être augmentés pour combler le déficit d’investissement.
Des solutions telles que la gestion, la conservation et la restauration des forêts nécessiteront à elles seules quelque 203 milliards de dollars de dépenses annuelles totales dans le monde. Le rapport suggère de coupler les investissements dans la reconstruction avec le financement de la conservation, par exemple.
Le secteur privé a déjà développé plusieurs initiatives, mais les auteurs du rapport soulignent la nécessité pour les entreprises et les institutions de s’engager à stimuler le financement et l’investissement, dans des solutions fondées sur la nature.