Le PAM lance un appel urgent pour atténuer les effets de la sécheresse en Afrique australe
Johannesburg- Le Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé, mercredi, un appel urgent pour répondre aux effets dévastateurs de la sécheresse provoquée par le phénomène climatique « El Nino » en Afrique australe, affectant plus de 30 millions de personnes.
« Des millions de personnes pourraient sombrer dans la famine aiguë à moins qu’un soutien ne soit mobilisé d’urgence avant la prochaine période de soudure », a déclaré l’Agence onusienne dans un communiqué conjoint, publié à l’issue d’une réunion à Pretoria avec les partenaires humanitaires et de développement sur la crise humanitaire qui sévit dans plusieurs pays de la région.
S’exprimant à cette occasion, la coordinatrice des Nations Unies pour la crise climatique liée à El Niño et La Niña, Reena Ghelani, a déclaré que les communautés rurales rencontrées sur le terrain affirment n’avoir jamais éprouvé une sécheresse aussi sévère et se disent extrêmement inquiets pour leur avenir.
Elle a ajouté qu’un soutien urgent et à grande échelle est nécessaire pour protéger les vies et les moyens de subsistance des communautés les plus affectées par l’insécurité alimentaire.
Pour sa part, le directeur régional adjoint du PAM pour l’Afrique australe, Adeyinka Badejo, a mis en garde que même si El Niño touche à sa fin, ses effets néfastes continuent d’être ressentis par les populations les plus vulnérables.
« Les agriculteurs des pays les plus durement touchés ont perdu au moins la moitié de leurs revenus en raison de cette sécheresse, la prochaine récolte n’étant pas attendue avant avril 2025 », a-t-il ajouté.
Le Directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Est et australe, Etleva Kadilli, a, quant à lui, signalé qu’avec la perte des moyens de subsistance et des charges supplémentaires pour les familles, les enfants risquent d’être victimes de maltraitance, de déplacement, de faim et de maladies telles que le choléra.
« La sécheresse et les inondations ont également un effet d’entraînement sur l’accès à l’éducation, laissant les enfants vulnérables au travail et au mariage forcés », a-t-elle averti.
L’impact du phénomène El Niño, qui a débuté à l’échelle mondiale en juillet 2023, a entraîné un grave déficit pluviométrique dans la région de l’Afrique australe, avec des températures de cinq degrés supérieures à la moyenne.
La région a connu son mois de février le plus sec depuis 100 ans, recevant seulement 20 % des précipitations habituelles pour cette période.
Même avant la sécheresse, les niveaux d’insécurité alimentaire et les besoins humanitaires étaient élevés, en raison des défis socio-économiques, des prix élevés des denrées alimentaires et des effets cumulés de la crise climatique.