Le président d’honneur du CME appelle à s’adapter aux menaces qui pèsent sur l’eau
Marrakech, Le président d’honneur du Conseil mondial de l’eau (CME), Loïc Fauchon, a appelé, mardi à Marrakech, à s’adapter, non seulement aux évolutions climatiques, mais à toutes les menaces qui pèsent sur l’eau.
« Le temps de l’eau facile est révolu (…). Il ne suffit pas d’atténuer. Il faut s’adapter, nous adapter et aider à s’adapter, non seulement aux évolutions climatiques, mais à toutes les menaces qui pèsent sur l’eau, quoique cela va déplaire à quelques-uns », a lancé M. Fauchon qui s’exprimait lors un side-event organisé dans le cadre de la COP22.
Il a averti, dans ce cadre, des facteurs qui menacent le cycle de l’eau, notamment, la croissance démographique, une urbanisation déséquilibrée et la migration et qui exacerbèrent les changements climatiques.
Il a souligné l’importance de résoudre les problèmes liés à l’eau à travers une approche globale qui prend en considération plusieurs dimensions, jugeant nécessaire d’accorder l’intérêt qu’il faut au milieu rural où les souffrances liées à l’eau se font sentir le plus.
« A quoi ça sert de sauver les villes si nous laissons pourrir les campagnes ?! », a-t-il dit, rendant hommage au gouvernement marocain pour avoir mené une politique urbaine de résorption de l’habitat insalubre et d’avoir instauré un réseau de villes moyennes.
L’adaptation de l’eau aux changements climatiques ne peut réussir que si trois conditions sont réunies, à savoir la finance et la gouvernance, qui doivent être gérées correctement et avec transparence dans la durabilité, et l’échange de connaissances, a précisé M. Fauchon, estimant que « le transfert des connaissances est révolu. Il remonte à la période coloniale ».
Pour sa part, le ministre burkinabé de l’Eau et de l’assainissement, Niouga Ambroise Ouédraogo, a salué le leadership marocain en la matière, évoquant l’expérience de son pays dans la gestion de ce secteur vital et déplorant le manque d’accès de l’Afrique aux financements d’adaptation aux changements climatiques.
De son côté, le ministre tchadien de l’Eau et de l’assainissement, Sidick Abdelkerim Haggar, a regretté que les liens entre l’eau et le climat soient « dramatiques » pour son pays, abordant, dans ce sens, la problématique des migrations climatiques et de l’exode rural qui a créé des problèmes pour les agriculteurs.
La COP22, dont les travaux se poursuivront jusqu’au 18 novembre, doit opérationnaliser l’Accord de Paris sur le climat, entré en vigueur le 4 novembre, et accélérer l’action avant 2020 pour réduire l’impact des changements climatiques, tout en respectant les droits humains énoncés dans l’accord.
Cette Conférence sera également une opportunité pour examiner plusieurs thématiques relatives, notamment à l’agriculture, la sécurité alimentaire, l’énergie, aux forêts, à l’industrie, au transport et à l’eau.
Cet événement planétaire se déroule dans le village Bab Ighli, qui s’étend sur une superficie de près de 300.000 m² et connaît la participation de 20.000 délégués de 197 parties.