Appel à intégrer la dimension des droits de l’homme dans les chantiers de développement en Afrique (Visioconférence)
Marrakech- Les participants à une visioconférence, tenue lundi à l’occasion de la 1ère édition du Forum Jeunesse et développement (02-10 juin), ont souligné la nécessité d’intégrer la dimension des droits de l’homme dans les chantiers de développement en Afrique.
Initiée sous le thème « Le développement durable en Afrique : Opportunités et défis », les intervenants à cette rencontre à distance ont relevé que la réalisation du développement durable en Afrique passe notamment par l’intégration de culture des droits de l’homme dans le processus de développement et la promotion des valeurs de citoyenneté et de l’État de droit.
S’exprimant à cette occasion, le professeur des relations internationales à l’Université Cadi Ayyad (UCA) de Marrakech, Driss Grini, a appelé à faire de l’approche des droits de l’homme un levier pour le développement et la démocratisation, tout en accordant une place primordiale au capital humain, en tant qu’acteur incontournable dans ce processus.
Il a aussi mis en relief l’importance de la sécurité climatique, telle qu’énoncée par les conventions internationales et la nouvelle génération des droits de l’Homme qui consacrent le droit au développement et à un environnement sain, notant que la Constitution marocaine s’inscrit dans la même lignée vu la place de choix octroyée à ce principe, en harmonie avec les engagements internationaux.
Les efforts déployés pour concilier développement et droits de l’homme sont confrontés à plusieurs défis et obstacles, notamment la faiblesse des ressources économiques, humaines et financières, la corruption, le manque de compétences et la non adoption d’une approche participative, a-t-il fait observer.
Par ailleurs, il a indiqué que la promotion du développement entre les pays africains exige le renforcement de la coordination et la coopération, dans un contexte marqué par la montée des conflits transfrontaliers et l’écart croissant entre les pays développés et les pays sous développés.
De son côté, le professeur des sciences politiques à l’UCA de Marrakech, Mohamed El Ghali, a relevé que la multitude des guerres et des crises a lourdement impacté le développement et les flux d’investissement en Afrique.
Le continent africain est victime de plusieurs différends qui entravent son intégration et son unité, a-t-il déploré, expliquant cette situation par la dominance de la question tribale et ethnique qui empêche l’émergence d’un Etat nation où prévaut les valeurs de citoyenneté dans un cadre institutionnel.
Il a également plaidé en faveur du maintien de la paix, la stabilité et la sécurité dans le Continent, tout en luttant contre les préjugés et les stéréotypes sur l’Afrique en tant que source de matières premières et en s’orientant dacantage vers l’investissement dans le capital immatériel.
Organisée sous le thème « La place de la jeunesse africaine dans les modèles de développement », la 1ère édition du Forum Jeunesse et développement (YDF-Youth & Development Forum) se décline en une série de rencontres virtuelles réunissant des jeunes issus de divers horizons pour débattre des questions se rapportant au développement durable, à la recherche scientifique, à la société civile, à la culture, au monde et à la migration entre autres.
Cet espace de débats et d’échanges offre l’occasion pour partager les expériences et discuter des opportunités offertes aux jeunes, en vue de contribuer à enrichir les débats nationaux et à formuler des propositions et des recommandations de nature à aider à élaborer des plaidoiries concernant plusieurs questions intéressant la jeunesse.
Les participants à ce forum débattront des thématiques portant notamment à « l’innovation, la recherche scientifique et les questions de l’immigration », « la société civile et les questions du développement en Afrique », « la participation politique de la jeunesse africaine » et « le développement durable en Afrique : les opportunités et les défis ».