Marrakech : Conférence à distance sur la gestion des risques d’urgence
Marrakech- La planification stratégique et la gestion des risques d’urgence, en tant que l’un des mécanismes de détection et de maîtrise des risques imprévus à moyen et long termes, a été au centre d’une conférence à distance animée, mardi soir, par un parterre de professeurs de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech (UCAM).
Initiée par le laboratoire des recherches juridiques et d’analyse des politiques et la licence professionnelle en gestion publique et développement territorial, en partenariat avec la fondation Hanns Seidel, cette conférence a été l’occasion pour les participants de débattre de la planification stratégique et de son importance dans la prise de décisions publiques.
Les intervenants ont ainsi discuté de la relation dialectique entre la planification stratégique et la dimension temporelle, appelant les décideurs publics à s’inspirer du modèle de gestion adopté dans le secteur privé et des meilleures pratiques internationales en la matière.
A cette occasion, le doyen par intérim de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Marrakech, Zakaria Khalil, a indiqué que la planification stratégique et la gestion des risques d’urgence s’imposent plus que jamais, à la lumière des catastrophes et des crises.
M. Khalil a ajouté que la pandémie du nouveau coronavirus, par exemple, a bousculé toutes les constantes et principes reconnus en matière de gestion et de management, ainsi que tous les aspects de la vie publique, économique et sociale en général, de même qu’elle a imposé un changement total dans le processus d’élaboration des politiques publiques.
Dans ce cadre, il a souligné que la pandémie du Covid-19 a donné lieu à l’émergence d’un nouveau genre de consommateurs ayant des priorités différentes, puisque l’attention accordée à l’aspect sanitaire est devenue au centre de leurs tendances de consommation, ainsi que d’un investisseur avec un nouveau concept qui prendra en compte de telles pandémies dans la réalisation de ses investissements.
Et de poursuivre qu’une bonne gestion de la chose publique et locale requiert la mise en œuvre d’une planification stratégique, en tant que mécanisme pour mieux gérer, anticiper et surmonter les risques pouvant être engendrés par certaines crises soudaines telles que les épidémies, les catastrophes naturelles et autres.
De son côté, le chef du département de droit public à l’UCAM, Mohamed El Ghali, a insisté sur l’importance de définir les objectifs de la planification stratégique, d’autant plus que la plupart des crises et des catastrophes se caractérisent par leur soudaineté et peuvent être parfois des cas de force majeure.
Il a précisé que la planification stratégique, en tant que mécanisme rationnel de prise de décision et de réalisation d’impacts à court, moyen et long termes, impose parfois au décideur d’avoir un impact immédiat, comme c’est le cas pour la problématique de la sécurité alimentaire et de la gestion des risques environnementaux.
M. El Ghali a relevé que la relation entre la planification stratégique et la dimension temporelle reste « peu claire », car les programmes et politiques publics sont rarement inclus dans un cadre temporel, estimant que l’efficacité de la planification stratégique réside dans le facteur de la continuité et de la mise à profit des expériences accumulées.
Pour leur part, les autres intervenants ont abordé divers concepts et perceptions inhérents à la planification stratégique et à son rôle dans la gestion des risques, ainsi que les domaines de sa mise en application au niveau des entreprises, des banques et des collectivités territoriales, touchées par la pandémie du nouveau coronavirus.
Ils ont été également unanimes à saluer la politique sage de SM le Roi Mohammed VI dans la gestion de la pandémie, affirmant que grâce à cette politique éclairée, il a été procédé à la création d’un Comité de veille économique et d’un fonds spécial pour la gestion de la pandémie.