Meknès: Focus sur l’agriculture biologique
Meknès- Une conférence sur l’agriculture biologique a été organisée, mardi à Meknès à l’initiative de de la Direction Régionale de l’Agriculture de Fès Meknès.
S’exprimant lors de cette rencontre initiée en marge de la foire de l’Agriculture biologique (Meknès du 25-26juin) en partenariat avec l’Agence Française de Développement et l’Union Européenne, Fatima Zahra El Miri, ingénieur agroéconomiste et coordonnatrice nationale du projet de Dialogue technique Agricole et forestier Maroco-Allemand –DIAF- , a souligné que le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, a mis en œuvre un programme ambitieux d’accompagnement des groupements agricoles spécialisés dans le bio dans la région de Fès-Meknès.
Elle a noté que ce programme prévoit un appui technique pour l’intégration des pratiques biologiques, la certification des exploitations, ainsi que la recherche de partenaires commerciaux et l’exploration des opportunités à l’export.
La stratégie « Génération Green 2020-2030 » vise à consolider les acquis des dix dernières années en s’appuyant sur deux piliers fondamentaux à savoir le développement de l’élément humain et la poursuite de la dynamique de croissance agricole, a fait savoir Mme El Miri.
L’objectif, a-t-elle dit, est de doubler le produit intérieur brut agricole (PIBA) et les exportations, tout en appuyant la compétitivité des produits marocains et en développant des filières à fort potentiel telle l’agriculture biologique.
Pour la région de Fès-Meknès, l’objectif 2030 est d’atteindre 16.500 hectares de surfaces agricoles consacrées au bio, dont 72% pour l’olivier, a indiqué l’ingénieur agroéconomiste.
Elle a souligné aussi qu’au titre de l’année 2023, la superficie certifiée bio est de 3.107 ha, soit 23% de la superficie nationale en bio, notant que la production bio de la région est de 14.053 T, dont la principale culture est l’olivier.
Cette conférence, qui s’inscrit dans le cadre du programme IHYAE et la stratégie nationale « Génération Green 2020-2030 », a été l’occasion d’aborder plusieurs aspects de l’agriculture biologique à travers deux panels principaux. Le premier panel a dressé un état des lieux de la filière biologique au Maroc et a exploré les stratégies de développement, incluant des discussions sur la situation actuelle, les objectifs stratégiques, le marché du bio, les débouchés, la rentabilité et les enseignements tirés des programmes existants.
Le second panel a examiné les fondamentaux de la réglementation en agriculture biologique, en identifiant les freins techniques, les contraintes à la certification, les offres étatiques et le positionnement du Maroc sur la scène internationale.
Elle a été marquée par des témoignages de coopératives axés sur les réussites et les défis rencontrés sur le terrain. Les participants ont également eu l’opportunité de se rencontrer et d’échanger lors des sessions B2B, favorisant ainsi le réseautage et les partenariats commerciaux.
La conférence a été ponctuée aussi par la remise de huit certificats au profit des coopératives, relevant de cinq provinces de la région de Fès-Meknès en reconnaissance de leur certification biologique.
Cette distinction valorise les efforts déployés par ces agriculteurs pour adopter des pratiques agricoles durables et respectueuses de l’environnement. Les principales cultures concernées par cette certification sont l’olivier, les Plantes aromatiques et médicinales, le figuier et le safran représentant une superficie de 3026,5 ha.
Le Programme de Revitalisation des Territoires Ruraux par l’Emploi et l’Entrepreneuriat Agricole et Para-Agricole au Maroc (IHYAE) représente un pilier central de la Stratégie Génération Green 2020-2030.
Ce programme, fruit d’un partenariat stratégique entre le ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, l’Agence Française de Développement et l’Union européenne, illustre l’engagement collectif en faveur d’un développement rural pérenne et inclusif.
Le programme « IHYAE » bénéficie d’un financement substantiel provenant de diverses sources. Avec un investissement total de 170,6 millions d’euros, l’AFD apporte une contribution majeure de 150,6 millions d’euros, complétée par un soutien supplémentaire de 20 millions d’euros de l’UE.