Béni-Mellal : Aïn Asserdoun, source inépuisable de béatitude pour les jeûneurs
Aziz Lamssyeh
Béni-Mellal – Les habitants de la région de Béni-Mellal, confrontés à la hausse des températures et à la fatigue du jeûne, trouvent refuge en ce mois sacré du Ramadan à Aïn Asserdoun, un site naturel à la végétation luxuriante.
Cet espace naturel, classé patrimoine national en 1947, est intimement lié à la mémoire de Béni Mellal et de ses habitants en tant que haut-lieu touristique marqué par la diversité de ses paysages qui varient entre jardins paradisiaques et cascades somptueuses et qui attirent continuellement des jeûneurs en quête de fraîcheur, de quiétude et de dépaysement.
En plus d’être une fierté pour toute la région, Aïn Asserdoun est la principale source hydraulique à Béni Mellal avec un débit d’eau avoisinant les 2.000 litres par seconde, a relevé l’historien Mustapha Arbouch, notant qu’elle comporte deux cascades d’une hauteur de 2,5m.
A l’heure de la rupture du jeûne, l’endroit offre un paysage de carte postale où se mêlent le bruit apaisant des cours d’eau et la beauté des jardins andalous ornés d’arbres fruitiers, avant de se transformer le soir, après la prière, en fourmilière où les Mellalis se ressourcent après une longue journée de jeûne et de labeur.
Cet espace magique, situé à l’est de la ville de Béni Mellal, entre le Moyen-Atlas et la vallée de Tadla, constitue un lieu de métissage civilisationnel, culturel et historique unique où vous pouvez, lorsque vous vous y promenez pendant ce mois sacré, écouter différents dialectes aussi bien la Darija que l’Amazigh, tout en étant témoin de scènes de cohabitation et de co-voisinage très marquantes entre les habitants de la région.
Ceux-ci se délectent jour et nuit de ce don divin qui porte le nom de « Aïn Asserdoun », l’une des sources essentielles qui découlent des flancs des montagnes du Moyen-Atlas et dont le flux demeure inépuisable tout au long de l’année, y compris pendant les années de sécheresse, abreuvant ainsi les deux tiers de cette population d’eau potable et arrosant régulièrement les terres avoisinantes.
En plus de son attractivité touristique tout au long de l’été, « Aïn Asserdoun », autour de laquelle l’eau coule en cascades, attire lors du mois du Ramadan en particulier des personnes de différents âges qui viennent profiter de son climat rafraîchissant, de ses paysages naturels envoûtants et de la verdure de ses jardins qui s’étendent jusqu’à la ceinture de la ville.
Les autorités locales et collectivités territoriales de la région veillent à développer l’activité touristique autour de « Aïn Asserdoun », et ce dans le cadre de la réhabilitation urbaine de la ville de Béni Mellal, notamment à travers l’aménagement d’une corniche et d’un parking pour voitures, la restauration du « Palais de Aïn Asserdoun » qui domine un sommet montagneux à proximité du lieu et l’aménagement de passages piétons et de parcs pour les visiteurs.
Au sein de cet endroit magique, la mysticité du mois sacré se mêle aux abondantes odeurs et senteurs de la nature vierge, installant un climat de béatitude en harmonie avec la spiritualité de Ramadan qui est un mois de jeûne, de repentance et de rédemption, mais aussi d’exaltation de la vie et de ses petits plaisirs.