La décarbonation des zones industrielles, une nécessité incontournable (panélistes)
Rabat – La décarbonation des zones industrielles ne se présente plus comme un simple choix, mais revêt désormais le caractère impératif d’une nécessité incontournable, ont affirmé, mardi à Rabat, les participants à un panel tenu dans le cadre de la 3ème édition du Forum international des zones industrielles (FIZI).
Organisé sous le thème « Quelle offre régionale et territoriale pour les zones industrielles décarbonées ? », ce panel a été l’occasion de mettre en avant la centralité de la question de la décarbonation des zones industrielles dans le Royaume, tout en explorant les solutions spécifiques adaptées aux réalités régionales et territoriales.
Intervenant à cette occasion, le directeur général d’INEE (Innovative Energy & Efficency) relevant du groupe CDG, Mohammed Amine El Hajhouj, a mis en lumière les réalisations notables du Maroc dans le domaine de la décarbonation industrielle.
Il a particulièrement insisté sur le rôle central que joue la décarbonation de l’industrie dans le contexte actuel, évoquant la contribution significative de la Stratégie bas carbone à long terme Maroc 2050 et le Nouveau Modèle de Développement (NMD) à cet impératif environnemental.
D’après lui, le sujet de la décarbonation ne se limite pas aux politiques publiques, mais constitue une préoccupation quotidienne partagée par tous.
Pour sa part, le directeur adjoint du pôle EE&ER de l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE), Mohamed Makaoui, a relevé que la décarbonation offre une opportunité essentielle pour améliorer la compétitivité des zones industrielles, estimant que cette transition vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement peut être un vecteur de croissance économique.
« Il faut également accorder une grande importance à l’anticipation de la taxe carbone et la nécessité d’identifier de nouvelles filières vertes comme des opportunités à exploiter dans ce contexte de transition », a-t-il préconisé, plaidant en faveur d’incitations fiscales en faveur des industriels afin de les encourager à décarboner leurs activités industrielles.
M. Makaoui a recommandé de décarboner l’électricité comme première étape cruciale, de partager les moyens de production pour établir une production énergétique commune, d’adopter une démarche basée sur l’économie circulaire, ainsi que de promouvoir la digitalisation afin d’accroître l’efficacité opérationnelle.
De son côté, Ghita Hanane, responsable Maroc pour la Société financière internationale (SFI), a souligné l’engagement de la SFI à soutenir activement les efforts de décarbonation au Maroc à travers notamment plusieurs initiatives, dont la signature d’une série d’accords lors des Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, tenues récemment à Marrakech.
Elle a également mis en l’accent sur l’importance des certifications internationales en matière de décarbonation, notamment le Label « Eco Industrial Parks » qui offre un soutien précieux pour la gestion des zones industrielles, contribuant ainsi à leur transition vers des modèles plus écologiques et durables.
Quant à Loic Jaegert-Huber, directeur régional d’ENGIE Afrique du Nord, il s’est focalisé sur les diverses menaces associées à la « non-décarbonation », englobant les aspects climatiques, géopolitiques et économiques, tout en jetant la lumière sur l’influence de la taxe carbone sur la compétitivité des entreprises et des zones industrielles.
« La décarbonation représente une opportunité colossale pour le Maroc, constituant un levier majeur et offrant au Royaume de nombreuses cartes à jouer dans ce domaine », a-t-il argué, louant l’ambition affichée par le Maroc dans la poursuite de ces objectifs.
Pour M. Jaegert-Huber, la décarbonation n’est pas seulement une nécessité, mais également une occasion majeure pour les industriels en termes de durabilité et d’inclusion sociale et financière, appelant ainsi à une sensibilisation accrue des industriels quant à cette transition cruciale.
Par ailleurs, le directeur technique de Tanger Med Zones, Ayoub R’mili, a indiqué que l’énergie verte représente l’une des conditions essentielles des cahiers des charges des investisseurs cherchant à s’implanter au Maroc.
« L’intérêt stratégique pour toute zone industrielle est de jouer le rôle d’interlocuteur du développeur, facilitant ainsi l’accès aux énergies renouvelables au bénéfice des investisseurs », a-t-il lancé, expliquant que cette approche contribue à créer un environnement favorable à la décarbonation et à promouvoir une transition énergétique durable au sein des zones industrielles.
Initiée par « Industrie du Maroc Magazine » sous le thème « Les zones industrielles durables : quel immobilier professionnel pour une dynamique économique ? », la 3ème édition du FIZI vise à créer un espace de dialogue entre les experts, les décideurs et les industriels, permettant d’échanger des idées, des expériences et des bonnes pratiques associées au développement de zones industrielles durables.