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21 Jan

Une équipe de recherche marocaine contribue à la découverte d’une vie microbienne extrêmophile en milieux confinés

Marrakech – Une équipe de recherche de la Faculté des Sciences Semlalia relevant de l’Université Cadi Ayyad (UCA) de Marrakech a contribué à la découverte d’une vie microbienne extrêmophile en milieux confinés datant de 570 millions d’années.

Publiée dans la revue scientifique internationale Geobiology et menée par une équipe de recherche de l’UCA dans le cadre du doctorat de Mme Ibtissam Chraiki, en collaboration avec des chercheurs de France (Univ. de Poitiers) et d’Angleterre (Univ. de Cardiff), cette étude a montré que des microbes ont su coloniser et prospérer dans des milieux extrêmophiles associés à un environnement très confiné du lac volcanique, a précisé l’UCA dans un communiqué.

L’émergence des premières traces de vie sur Terre est survenue entre 3,5 et 3,8 milliards d’années, sous forme microbienne (bactéries). Ces organismes résisteront à toutes les crises biologiques et environnementales, traversant les temps géologiques jusqu’à nos jours.

Bien avant l’apparition des organismes complexes, vers 570 millions d’années, les communautés microbiennes occupaient déjà presque tous les écosystèmes, marins comme continentaux.

Cette étude, qui s’inscrit dans le cadre du projet intitulé « Etude intégrée de l’évolution de la biosphère en relation avec les fluctuations du niveau d’oxygène enregistrées depuis le Protérozoïque jusqu’au Cambrien » soutenu par l’Académie Hassan II des Sciences et techniques, a été menée sur l’un des rares témoins du développement de communautés microbiennes adaptés aux environnements extrêmes dans une zone située au sud-est du Maroc dans la région de Ouarzazate, près de la localité d’AmaneTazgart, où les traces de vie sont en excellent état de conservation.

Les résultats obtenus apportent des preuves fossiles indubitables que des microorganismes ont su s’adapter de manière étonnante à des milieux très divers, dans des conditions extrêmes.

Le site a révélé des constructions biologiques associées à l’activité de colonies bactériennes connues sous le nom de « stromatolithes ». Datés de 571 Ma, ils sont parmi les édifices biologiques les mieux conservés de cette période (Précambrien) pour l’ensemble du continent africain et dans ce type de contexte géologique.

Ces colonies se sont développées dans un lac de caldeira volcanique, où les températures étaient relativement élevées et les eaux à la fois salines et alcalines. Autant de conditions inhospitalières que l’on a longtemps considérées comme impossibles au développement de toute forme de vie.

C’est pourquoi, les conditions extrêmes dans lesquelles ces communautés microbiennes ont vécu et se sont développées ont récemment suscité l’intérêt de la NASA.

Un tel témoignage pourrait servir d’analogue terrestre pour la recherche de formes de vie simples susceptibles d’exister sur d’autres planètes, en apparence non viables selon les théories classiques.

Enfin, la particularité et la qualité de conservation de ce site et son intérêt scientifique, pédagogique et géo-touristique nécessitent d’œuvrer pour sa préservation, permettant d’envisager son inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Les rares découvertes faites ces dernières années ont permis d’ouvrir des chantiers de recherche de très haut niveau à l’échelle mondiale.

Parmi des découvertes majeures de cette dernière décennie sont celles faites au Gabon en 2010 et 2019 par une équipe internationale dirigée par le Prof. Abderrazak El Albani (natif de Marrakech), chercheur de l’Université de Poitiers-CNRS (France).

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