Le parc national de khenifiss, un joyau de biodiversité
Laâyoune – Le parc national de khenifiss, situé à 80 km au Nord de Tarfaya dans la commune d’Akhfennir, constitue un véritable joyau naturel. Le contraste entre la mer et le désert offre une jolie palette de couleurs qui va du vert des herbes hautes qui poussent dans la lagune au jaune et au blanc du sable en passant par le bleu cristallin de la mer.
Constitué essentiellement de cinq écosystèmes complémentaires dont la mer, la lagune, la Sebkha, les dunes côtières et leur arrière-pays saharien, le parc national de khenifiss qui s’étend sur environ 186.000 Ha, a été classé site RAMSAR (convention pour la protection des zones humides) et dans la liste des sites d’Intérêt Biologique et Ecologique (SIBE).
Classé parc national en 2006, cet espace naturel qui s’étend sur deux communes, à savoir la commune d’Akhefennir (90%) et de Tah (10%), englobe deux ensembles physiographiques majeurs.
Il s’agit de la zone côtière avec sa lagune, qui représente le cœur vivant et le noyau du parc, source de richesse biologique du site, ainsi que les vastes hamadas intérieures parsemées de reliefs moyens, de plateaux, de sebkhas, de dunes, et de quelques vallées d’oued qui donnent tous une valeur paysagère incontestable à cette région d’un caractère unique.
La lagune de Khenifiss ou la lagune de Naïla, est le joyau du parc national de Khenifiss. C’est un bras de mer qui se déploie dans les terres sur plus de 20 km de long et quelques centaines de mètres de large. D’un côté de la lagune, des dunes de sables s’étendent comme à l’infini, alors que de l’autre côté se découpe en falaises érodées par les vents.
Les caractéristiques du paysage naturel et les diverses espèces de l’avifaune présentes dans la lagune, en font un espace privilégié pour l’observation des paysages et des oiseaux dans la région.
La lagune de Naïla se distingue également par une faune assez riche que diversifiée tels que les oiseaux migrateurs, les poissons, les mollusques et bien d’autres espèces dont certains sont parmi les plus rares ou menacées.
En outre, la biodiversité du parc national de khenifiss attire des touristes du Maroc et de l’étranger, passionnés par la découverte de la nature, d’autant plus qu’il constitue un lieu privilégié pour les ornithologues.
En effet, les rassemblements spectaculaires d’oiseaux tels que les cormorans, les goélands, les hérons cendrés et les flamants roses font de ces lieux, des sites de grand intérêt touristique. Cette avifaune s’enrichit de nouvelles espèces lors des périodes de migration, notamment en hiver.
Dans une déclaration à la MAP, le Chef de service d’animation et partenariat à la Direction régionale de l’Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF) de Laâyoune-Sakia El Hamra, Achraf Batti, a souligné que le parc national de Khenifiss englobe la lagune de Naïla, qui est la plus grande à l’échelle nationale sur la côte atlantique (65km) et se distingue par une grande diversité faunistique et floristique, notant qu’au-delà de ce site s’étendent des espaces désertiques d’une grande beauté qui recèlent une biodiversité originale.
Ce parc regorge de sites naturels variés, tels que les dunes roses décelables à l’horizon, appelées localement « Lghard Lahmer » ayant des dimensions importantes (jusqu’à 70 m de hauteur), la vallée d’oued « Khaoui N’Aâm » et « Dayat Tenouchad », qui constitue un environnement privilégié pour la migration et la reproduction de quelques espèces d’oiseaux, a fait savoir M. Bati.
Considérée comme le cœur palpitant du parc national de khenifiss, la lagune de Naïla accueille plus de 25.000 oiseaux migrateurs par an, représentant quelque 212 espèces d’oiseaux et qui font régulièrement escale pour se nourrir, se reproduire et nidifier, a-t-il enchaîné.
Par ailleurs, M. Batti a relevé que la Direction régionale de l’ANEF encourage l’écotourisme et veille à la conciliation entre la préservation des ressources naturelles, la sauvegarde de la biodiversité et la gestion durable du parc, en concertation avec les acteurs locaux et les représentants de la société civile.
Pour sa part, le président du Réseau Association Khnifiss pour le tourisme culturel et la protection de l’environnement, Salek Aouissa, a mis en exergue la diversité floristique, faunique et paysagère du parc, faisant observer que l’association en collaboration avec la Direction régionale de l’ANEF, a mis en place des circuits touristiques pour s’arrêter sur les atouts naturels de ce site, à même de développer l’écotourisme au niveau de cet espace naturel distingué.
L’association propose aux touristes des circuits écotouristiques de découverte, alliant pêche, biodiversité, birdwatching et des randonnées dans le désert, a-t-il noté.
Dans ce sillage, l’acteur associatif a appelé à conserver l’écosystème du parc national de khnifiss et son cœur palpitant la lagune de Naïla, en veillant à impliquer la population locale dans les efforts de développement local et de gestion rationnelle des ressources que recèle le parc.
Véritable sanctuaire naturel, le parc national de Khenifiss se distingue par sa grande diversité floristique, faunistique et paysagère. Cependant, la préservation de ce joyau naturel dépendra inévitablement des efforts de toutes les parties prenantes, afin d’assurer sa pérennité et conserver ses écosystèmes.