En vedetteQuand la sardine s’invite quotidiennement dans les tables des Safiots durant le Ramadan

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30 Avr

Quand la sardine s’invite quotidiennement dans les tables des Safiots durant le Ramadan

Par Fouad Benjlika

Safi-Les habitants de la ville de Safi, toutes classes confondues, ont entretenu une longue histoire avec les sardines, une variété de poissons très prisée de par ses vertus et avantages nutritionnels au point de s’imposer comme un délice indispensable dans la table des Safiots durant le mois béni du Ramadan.

En fait, la plupart des habitants de la cité de l’Océan apprécient la sardine à sa juste valeur et en font un plat hautement sollicité notamment, quand cette espèce de poissons pélagiques est grillée sur braséro et soigneusement servie avec des tranches de citrons et des lamelles d’oignon cru.

Cette préférence pour la sardine fait que les Safiots en consomment au moins une fois par semaine et n’hésitent guère à y faire place sur les menus qu’ils proposent à leurs invités faisant ainsi de ce plat, abstraction faite de ses modes de cuisson et de préparation, une autre marque de l’hospitalité « made in Safi ».

Pour tout un chacun des Safiots, un plat de sardines grillées au braséro demeure inégalable et un délice des plus enviés notamment en ce mois sacré du Ramadan. Tous les autochtones de la Cité des l’Océan ou ceux qui ont eu le privilège de s’installer dans cette ville atlantique s’accordent à affirmer que griller les sardines au braséro demeure, sans nul doute, la meilleure façon pour les consommer à l’oeil.

Avec ce mode de cuisson qui relève des traditions culinaires des aïeux, les sardines conservent tous leurs avantages nutritionnels en permettant ainsi, un meilleur apport en calcium, en vitamines et en oméga 3, soutiennent-ils.

Si dans les autres villes du Royaume, les sardines grillées au braséro sont préparées et consommées dans les cours des maisons ou dans des restaurants dédiés aux poissons, à Safi, le meilleur coin pour la consommation de sardines fraîches demeure le port de la ville. Et ce n’est pas un hasard qu’on vous le propose à volonté dans les snacks.

La sardine est le plat qu’on prend également du plaisir à préparer au sein des ateliers de travail, dans les chantiers, comme au bord de la mer voire même, dans les coins des rues au niveau des quartiers les plus populaires de Safi, seuls ou en compagnie des amis et de la famille.

En effet, la préparation de ce mets ne demande pas un grand effort ou une grande maîtrise de l’art culinaire. Il suffit de disposer de sardines fraîches, d’un braséro, du charbon, et des tomates et des oignons pour un accompagnement si simple mais très délicieux et copieux.

Durant le mois sacré du ramadan, la consommation des sardines est tirée vers le haut et de manière significative chez lez Safiots et à l’approche des heures d’entrée des sardiniers au port, on n’hésite pas à aller faire un tour au marché de poissons ou aux abords des quais dans l’espoir de pouvoir renflouer son panier de sardines.

Et la tradition veut qu’à Safi, notamment dans l’ancienne médina et les quartiers populaires, on veille au quotidien à nourrir et entretenir cette culture du partage et de manger ensemble. Et dans ce cas de figure, la sardine préparée à la maison ne tarde pas à faire le tour des tables des autres voisins. C’est le symbole de l’hospitalité légendaire à Safi.

Certes, cette espèce de poisson dont le prix est largement à la portée des ménages et à l’apport nutritif indéniable, devient pendant, ce mois sacré un mets des plus enviés. Et pour preuve : les Safiots en consomment au moins trois fois par semaine cette fois-ci, sous forme de boulettes préparées à base de sauce tomates dans un tagine. Une recette ingénieuse servie avec du piment fort, héritée depuis des siècles.

Préparer des boulettes de sardines à la façon locale n’a rien de miraculeux bien que cela nécessite à la fois de la passion mais aussi du temps. Cela passe d’abord, par la cuisson du riz bouilli dans de l’eau salée, avant d’écailler les sardines et de passer la chair dans un hachoir en y ajoutant poivrons, épices, oignons, ail, persil, du jus de citron et de préférence du piment piquant.

Certains férus des sardines grillées sur le braséro recourent pour aller vite dans la préparation, à une cuisson alternative mais celle de griller les sardines au four (plateau) en les arrosant de graines de sel uniquement. L’idée est de rester très proche de leur plat préféré, même s’ils avouent que le goût reste différent.

Pour le président de la Confédération Nationale des Mareyeurs, Abdellatif Saâdouni, la reprise de l’activité de pêche à Safi après une courte période d’arrêt (20 jours) a permis pendant ce mois sacré du ramadan, d’assurer l’approvisionnement du marché local et des unités industrielles en produits halieutiques en quantité largement suffisante pour le plus grand bonheur des consommateurs safiots.

Les quelque 30 sardiniers et 10 chalutiers qui ont repris le large cette semaine, en attendant que le tiers restant de la flotte les rejoigne, ont regagné le port de Safi avec des prises exceptionnelles de poissons, dont les sardines, les chinchards, les anchois, les maquereaux, les soles et les merlans entre autres, a-t-il insisté.

La grande partie des captures des embarcations du port de Safi est destinée à être écoulées sur le marché local en plus d’autres villes telles que Marrakech et Casablanca, alors qu’environ 10 % des prises vont vers les conserveries industrielles, a-t-il indiqué.

Cette surabondance des captures (près de 400 tonnes en moyenne par jour) a permis ces derniers jours, de tirer les prix vers le bas, soit environ 6 à 6,50 dirhams le kilo à la source (chez les armateurs) pour atteindre environ 10 dirhams le kilo dans les poissonneries.

D’habitude, le prix des sardines sur le marché à Safi tourne autour de 10 à 15 dirhams le kilogramme, a expliqué ce professionnel, fin connaisseur du marché des produits de la mer.

Les marchés aux poissons se trouvent suffisamment approvisionnés pour le plaisir de tous les ménages à Safi.

Cette chute significative des prix a poussé les habitants de Safi à se ruer sur les sardines, cette variété de poissons la plus prisée et la plus sollicitée dans la cuisine locale.

Si cette année, le mois sacré coïncide avec l’état d’urgence sanitaire décrété comme mesure préventive pour enrayer la propagation du nouveau coronavirus, cette circonstance exceptionnelle n’a pourtant pas privé les Safiots de leur poisson préféré.

Grillées, boulettes ou en fritures, les sardines de Safi sont connues à l’échelle nationale comme au plan international par leur goût raffiné et si singulier. Cela tient selon les spécialistes à la richesse des côtes de la ville.

S’agissant de la conformité des pêcheurs aux consignes sanitaires, M. Saâdouni a relevé que les professionnels du secteur veillent au respect scrupuleux des mesures préventives adoptées dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, en vue d’enrayer la propagation du nouveau coronavirus (Covid-19), passant en revue une série de mesures prises dans ce sens.

Le secteur de la pêche, rappelle-t-on, constitue un pilier de l’économie locale, dans la mesure où il pourvoie plus de 50.000 emplois directs et indirects.

La flotte de pêche au niveau du port de Safi se compose de 1.319 unités, dont 64 sardiniers, 83 chalutiers, 217 palangriers et 955 barques « Flouka ».

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