ActualitésLa conservation des écosystèmes au Maroc, un défi majeur pour les prochaines décennies

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03 Oct

La conservation des écosystèmes au Maroc, un défi majeur pour les prochaines décennies

Fès – La gestion de l’eau et la conservation des écosystèmes et des eaux douces au Maroc constituent un défi majeur pour les prochaines décennies, ont souligné des experts, réunis mardi à Fès dans le cadre d’un atelier sur le débit écologique dans le bassin du Sebou.

‘’L’avenir des eaux des rivières dépend de l’appréciation et de la connaissance accrue des écosystèmes remarquables qu’elles abritent et des ressources vitales qu’elles fournissent aux populations humaines, ainsi que d’un soutien juridique et institutionnel solide pour les outils de gestion’’, ont-ils relevé lors de cette rencontre, organisée par le programme WWF-AESVT Maroc (Partenariat entre le Fonds Mondial pour la Nature et l’Association des Enseignants des Sciences de la Vie et de la Terre) et l’Agence du Bassin Hydraulique du Sebou (ABHS).

Selon eux, les sources de pression anthropogéniques, telles que l’intensification de l’utilisation des terres, la surexploitation des eaux souterraines et l’augmentation perpétuelle de la demande en eau en raison de la croissance démographique et économique, sont des facteurs qui accentuent la vulnérabilité des écosystèmes d’eau douce et des personnes qui en dépendent.

Pour la directrice de l’ABHS, Samira El Houat, le suivi de la qualité des eaux de surface en général et dans le bassin du Sebou en particulier se basait sur les paramètres physico-chimiques et bactériologiques des eaux sans prendre en considération le critère écologique.

Et d’ajouter que de ce constat émergea l’idée de ce projet pour évaluer l’état écologique des eaux de surface du Sebou en mettant en place un système de suivi tenant compte des écosystèmes et de la biodiversité aquatique.

Mme El Houat a rappelé que le bassin du Sebou abrite une population de 6,2 millions d’habitants, dont 30pc vit dans la zone de la plaine du Saïss, qui regroupe les villes impériales de Fès, Meknès et une dizaine de centres urbains. La population urbaine, qui est localisée dans 73 villes et centres du bassin, est estimée à 3,7 millions d’habitants tandis que la population rurale est localisée au niveau de plus de 6000 douars.

De son côté, M. Mohamed Fekhaoui, expert à l’institut scientifique de Rabat (ISR), a indiqué que l’usage des ressources hydriques de par le monde, a induit des aménagements massifs et la mise en place d’infrastructures au niveau des cours d’eau, ayant pour conséquence un dysfonctionnement au sein des écosystèmes aquatiques.

‘’Au-delà des préoccupations environnementales, cela peut également compromettre certains services actuels tels que la production d’eau potable ou des services futurs en altérant la dynamique de fonctionnement écologique du milieu’’, a-t-il dit.

Au niveau national et pour accorder une attention particulière au barrage Allal El Fassi, il a été procédé, a-t-il poursuivi, à la réalisation d’études pluridisciplinaires dans le cadre du projet sur le débit écologique à appliquer au niveau du bassin du Sebou, ce qui représente une étape préliminaire vers la collecte de données de base pour les gestionnaires des bassins hydrographiques. Le but, a-t-il ajouté, est de pouvoir appliquer des approches similaires pour des résultats meilleurs et plus équitables de répartition des eaux.

Et de poursuivre que les objectifs du projet peuvent être divisés en objectifs directs (à court terme) et objectifs indirects (à long terme), et ce à travers notamment la collecte des données relatives à l’approche holistique pour évaluer le débit écologique du Sebou en aval du barrage Allal El Fassi, la présentation du principe de débit écologique, la promotion de la méthode holistique comme une méthode pilote pour évaluer les débits écologiques au Maroc.

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