ActualitésLa distillation de la fleur d’oranger, une tradition transmise au fil des générations à Taza

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20 Avr

La distillation de la fleur d’oranger, une tradition transmise au fil des générations à Taza

Taza – La distillation de la fleur d’oranger est une tradition que les habitants de la ville de Taza se transmettent de génération en génération à chaque printemps, saison durant laquelle les fleurs blanches et parfumées éclosent sur les orangers, annonçant le début de la période de récolte.

Au sein des familles tazies, le cérémonial n’a pas perdu de son identité. L’art ancestral de la distillation de la fleur d’oranger est jalousement gardé et transmis de mère en fille. Celle de Naima Daqchi en fait partie.

Selon elle, la distillation de la fleur d’oranger à Taza est un rituel bien rodé. La femme fait ses ablutions et accomplit la prière pour implorer la bénédiction divine avant qu’elle n’invite son époux à assister à ses côtés à l’opération dans un lieu préparé, désinfecté et parfumé au Bois d’agar (Oud).

Deux femmes vêtues en habit traditionnel d’une propreté irréprochable, accomplissent l’opération l’une complétant l’autre au rythme de la lecture de la Fatiha et de l’élévation des prières pour que Dieu bénisse tout le processus de la distillation, qui se fait grâce à un ustensile en cuivre à trois niveaux, ressemblant à un couscoussier.

Selon ce procédé traditionnel, l’eau florale est produite dans des marmites en cuivre (alambics) ayant une capacité de 2 à 10 Kg de fleurs fraîches. Ce récipient est composé de trois parties : La partie inférieure contient l’eau qui, chauffée, produit la vapeur qui traverse les fleurs placées dans la deuxième enceinte de l’alambic.

La vapeur chargée d’huiles essentielles sera, par la suite, condensée grâce à l’eau froide contenue dans la partie supérieure de l’alambic, puis récupérée sous forme liquide, dans un autre récipient.

Toute cette opération se déroule au rythme de chants religieux et des Youyous des femmes présentes.

‘’Cette tradition de distillation a résisté au temps à Taza, parce que cette matière est très prisée par les Marocains et sert pour la fabrication de produits cosmétiques artisanaux, mais elle est, aussi et surtout, utilisé en cuisine pour la préparation de recettes gastronomiques, dont la « Chebakia », le lait caillé aromatisé et les Briouates’’, explique à la MAP, Hamid Slimani, président de l’association de Madih et Samae de Taza, qui organise un évènement dédié à cette tradition.

C’est depuis 2015 que l’association a créé un festival de la distillation de fleur d’oranger, contribuant à l’animation socio-culturelle de la ville et la valorisation de son capital matériel et immatériel. La 5-ème édition de cette fête est prévue en mai prochain.

Cet évènement, qui célébrera bien évidemment les traditions qui accompagnent la distillation de la fleur d’oranger, s’ouvrira sur les particularités de la culture Hassanie, l’une des composantes du patrimoine marocain. Des groupes hassanis des provinces du sud et de Mauritanie devront agrémenter de leur présence cet évènement.

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