L’accès à l’énergie dans les PMA doit augmenter de 350 pc par an (ONU)

Genève – Les 47 pays les moins avancés (PMA) devraient augmenter de 350 pc leur taux d’électrification par an pour faire de l’accès universel d’ici 2030 une réalité, selon un rapport de l’ONU publié mercredi à Genève.

Ce dispositif demandera de 12 à 40 milliards de dollars par an sans pour autant atteindre le niveau qui stimulerait l’économie, souligne la Conférence des Nations-unies sur le commerce et le développement (Cnuced).

L’étude déplore que le total de l’aide publique au développement vers les PMA ne rassemble que 3 milliards de dollars, dont 1,8 pc est consacré à l’énergie.

Ces pays ne bénéficient que de peu de ressources internes et doivent éviter le surendettement. Il faut aller plus loin que « la satisfaction des besoins des ménages », a insisté le secrétaire général de la Cnuced, Mukhisa Kituyi.

Alors que seuls 15 pc de l’énergie est consommée par les entreprises dans les PMA, l’approvisionnement énergétique dans ces pays doit être « adéquat » et « abordable » pour les producteurs pour garantir un développement économique, a-t-il relevé. Au rythme actuel, seuls 4 pays d’entre eux arriveraient à honorer l’objectif d’ici 2030.

« Il n’y aura pas de mise en oeuvre des Objectifs de développement durable (ODD) s’il n’y a pas un vrai travail sur les questions d’énergie », en particulier dans ces pays, a estimé son adjointe Isabelle Durant lors d’un point de presse.

Plus de 40 pc des entreprises sont freinées en raison de ces difficultés dont des tarifs deux fois plus élevés que dans les autres pays.

Elles subissent en moyenne 10 coupures chaque mois d’une durée de cinq heures chacune. Une situation qui impacte de 7 pc leur chiffre d’affaires.

Même si la production énergétique a été multipliée par plus de quatre en 25 ans, la hausse par habitant n’est que 2,5 fois supérieure. Plus de 60 pc des habitants des PMA n’ont pas accès à l’énergie, soit 54 pc de la population mondiale. Pour atteindre le seuil des besoins modernes, les PMA devraient multiplier par 13,5 cette production. En raison de facteurs comme les coûts, les investisseurs privés ne sont pas très actifs sur les infrastructures électriques de ces pays.