COP25: Appel aux pays à s’engager en faveur de l’éducation sur le climat

Madrid – L’Italie et le Mexique se sont engagés, lors de la COP25 à Madrid, à faire passer l’éducation sur le climat et l’environnement à la vitesse supérieure, afin que la nouvelle génération puisse acquérir les connaissances et compétences requises pour lutter contre le changement climatique, appelant tous les autres pays à leur emboîter le pas.

Le but est de rassembler un nombre aussi élevé que possible de pays engagés en faveur du programme d’éducation sur le climat et l’environnement avant la tenue de la conférence de l’ONU sur le climat COP26, à la fin de l’année prochaine.

L’Italie et le Mexique ont aussi proposé que la Journée de la Terre de l’année prochaine soit l’une des étapes clés de 2020 au cours desquelles les pays animés d’un même esprit pourraient annoncer un niveau d’ambition plus élevé pour l’éducation sur le climat et l’environnement.

La Secrétaire exécutive de l’ONU Changements climatiques (CCNUCC), Patricia Espinosa, s’est félicitée des annonces de l’Italie et du Mexique, qu’elle a qualifiées de contributions essentielles pour réaliser les objectifs de l’Accord de Paris sur le changement climatique.

« Le changement climatique devrait faire partie de tous les programmes scolaires et jouer un rôle central dans les Contributions déterminées au niveau national mises à jour. Je me réjouis à l’idée de voir davantage de pays intégrer l’éducation sur le climat dans leurs plans nationaux d’action climatique », a dit Mme Espinosa.

« Les jeunes demandent aux gouvernements de prendre le changement climatique beaucoup plus au sérieux. Nous devons agir dans de nombreux domaines de la société, avec une ambition renforcée : l’éducation obligatoire sur ces sujets doit être un élément essentiel de la réponse nationale et internationale aux grandes questions de notre temps », a souligné, pour sa part, le ministre de l’Éducation, de l’innovation et de la recherche d’Italie, Lorenzo Fioramonti.

M. Fioramonti a précisé que la Journée de la Terre de 2020 représente l’un des moments clés de cette année charnière pour reconnaître le rôle crucial de l’éducation sur le climat et l’environnement, notamment en organisant des Teach-ins (séminaires et ateliers) pour sensibiliser les jeunes, formulant le souhait que les autres pays saisiraient la même occasion pour marquer le 50e anniversaire de la Journée de la Terre et la naissance du mouvement environnemental.

De son côté, la Secrétaire d’État aux Affaires étrangères du Mexique, Martha Delgado, a expliqué que l’éducation obligatoire sur l’environnement était désormais inscrite dans la Constitution du Mexique, ce qui représentait la première étape d’un nouveau plan global, se disant convaincue que l’éducation sur l’environnement est la voie qui mènera à la réalisation des objectifs de développement durable, qu’elle est un outil essentiel pour lutter contre la crise climatique et qu’elle peut entraîner un changement culturel profond pour contribuer à la durabilité de la planète.

« Le Mexique est maintenant engagé en faveur de l’éducation obligatoire sur l’environnement à l’intérieur de ses frontières, mais nous nous sommes aussi résolus à promouvoir l’éducation sur l’environnement à l’échelle internationale. Les défis auxquels nous sommes actuellement confrontés sont nationaux, mais également mondiaux. Partout, les jeunes ont besoin des connaissances nécessaires pour répondre pleinement à ce qui se déroule sur notre planète », a-t-elle dit.

Pour la présidente du réseau de la Journée de la Terre, Kathleen Rogers, « les jeunes, par l’intermédiaire de mouvements tels que Fridays for Future, demandent aux gouvernements de dire la vérité sur les urgences climatiques et environnementales auxquelles nous faisons face », notant qu' »il est maintenant temps de rendre obligatoire l’enseignement de ces sujets essentiels et de les relier à l’éducation civique », pour permettre aux élèves et étudiants de participer pleinement à l’élaboration de solutions au changement climatique.

En 2020, les pays doivent transmettre des Contributions déterminées au niveau national, communément « NDC » (plans nationaux d’action climatique établis en vertu de l’Accord de Paris) plus ambitieuses.

Les NDC sont essentielles pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris en matière de température et pour éviter les effets les plus graves du changement climatique, tels que des orages, inondations et sécheresses plus fréquents et plus violents.

Depuis la COP25, les projecteurs seront aussi braqués sur la Congrégation pour les Instituts catholiques du Saint-Siège, qui a choisi la Journée de la Terre 2020 comme réunion préparatoire pour le Pacte éducatif mondial que le Pape François présentera le 14 mai prochain. Le but de ce pacte est de promouvoir un engagement mondial qui apprenne aussi aux nouvelles générations le respect de l’humanité et de la nature.