Marrakech : Ouverture des travaux de la 9ème Conférence Internationale sur les Ressources en Eau dans le Bassin Méditerranéen

Marrakech – Les travaux de la 9ème édition de la Conférence Virtuelle Internationale sur les Ressources en Eau dans le Bassin Méditerranéen (WATMED9) se sont ouverts, mercredi, à Marrakech, avec la participation d’un parterre de chercheurs, experts, professionnels et doctorants de différents pays méditerranéens.

Initiée par le Centre National d’Etudes et de Recherche sur l’Eau et l’Energie (CNEREE) relevant de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech, en collaboration avec la Faculté des sciences Semlalia, la Faculté des Sciences et Techniques (FST) et le Centre de développement de la Région Tensift (CDRT), WATMED 9 est une occasion de dialogue et d’échange d’expériences et de résultats entre les compétences du bassin méditerranéen.

L’événement virtuel de trois jours est également une opportunité pour la valorisation scientifique des travaux de recherches qui s’intéressent à la problématique de l’eau dans le bassin méditerranéen et son impact sur le développement durable des pays de la région.

A cette occasion, le Président de l’UCA, M. Moulay El Hassan Hbid, a souligné l’importance de mener des recherches sur les domaines de gestion, protection et valorisation des ressources en eau au Maroc, un pays à climat aride qui subit les aléas du changement climatique, ajoutant que le Royaume, ainsi que plusieurs pays du sud de la Méditerranée, seront en dessous du seuil de pénurie hydrique (500 m3/hab/an).

« Face à ces changements climatiques, le Maroc a déjà réalisé certaines alternatives technologiques d’adaptation, mais d’autres doivent être renforcées dans certains bassins hydrauliques marocains en déficit hydrique, notamment le transfert des eaux entre les bassins, l’irrigation localisée, le dessalement des eaux saumâtres et marines, et la réutilisation des eaux usées traitées », a-t-il expliqué.

L’échange des avancées scientifiques dans les différentes thématiques choisies dans cette 9ème édition de la conférence WATMED 9 contribueront surement à lever les défis des pays méditerranéens en matière de préservation des ressources en eau contre la pollution, le recyclage et la valorisation des eaux non conventionnelles et mettre en exergue les liens entre l’eau, l’énergie et l’agriculture, a relevé M. Hbid.

De son côté, le Doyen de la Faculté des Sciences et Techniques (FST) de Marrakech, M. Moha Taourirt, s’est félicité du choix de la thématique de l’eau qui est un problème mondial, rappelant qu’un milliard d’êtres humains ne disposent pas d’eau potable et 2,5 milliards n’ont pas accès à des services d’assainissement liquide.

« Ce sujet est d’une grande ampleur à l’échelle nationale et locale, le gouvernement accordant une grande importance à cette thématique à travers l’organisation du Système National de Recherche et d’Innovation qui comprend l’ensemble des acteurs d’orientation, de coordination, de programmation et d’appui à la recherche et d’exécution ou de mise en œuvre de la recherche au Maroc », a indiqué M. Taourirt.

S’agissant des efforts consentis au niveau de la FST-Marrakech, le Doyen a fait savoir que plusieurs laboratoires relevant de la Faculté mènent des recherches qui visent à dégager des recommandations afin de sensibiliser l’opinion publique en vue d’inciter les dirigeants politiques à réformer et améliorer la gestion de l’eau, et à proposer des solutions et des instruments d’action pour aider les pays qui souffrent d’une pénurie d’eau, avec des approches qui peuvent être mises en pratique.

Pour sa part, le Doyen de la Faculté des Sciences Semlalia de Marrakech (FSSM), M. Mohamed El Alaoui Talibi, a souligné que cette rencontre dynamisera sans nul doute le développement des relations interuniversitaires existantes et favorisera la collaboration entre les différents laboratoires concernés par la recherche dans les problématiques liées aux problèmes de la gestion de l’eau dans le bassin méditerranéen.

« Cette rencontre s’organise à un moment où les zones méditerranéennes sont confrontées à des changements dramatiques qui affecteront la durabilité, la quantité, la qualité et la gestion des ressources, et donc c’est une grande occasion pour la valorisation scientifique des travaux de recherches qui s’intéressent au développement durable des pays de la région », a-t-il fait remarquer.

Lors de son intervention, M. Andreas Angelakis, membre de l’Académie Européenne des Sciences et des Arts (Grèce), a passé en revue l’évolution des technologies de la réutilisation de l’eau et de la gestion des eaux usées depuis le début du 20è siècle, soulignant l’importance de « comprendre les pratiques et les solutions du passé pour mieux se placer pour relever les défis présents et futurs ».

Faisant savoir que la réutilisation de l’eau jouera un rôle important dans les zones urbaines densément peuplées, l’expert grec a indiqué que la réutilisation de l’eau sera un élément clé dans le développement de stratégies durables pour l’approvisionnement en eau.

Les autres interventions ont appelé à définir et à renforcer les mécanismes institutionnels, juridiques et financiers appropriés pour veiller à ce que la politique de l’eau et son application jouent le rôle d’un catalyseur du progrès social et d’une croissance économique durable, ainsi qu’à mobiliser les innovations, le savoir et le savoir-faire pour faire avancer la cause de l’eau, à élargir l’échange d’expériences et de résultats de la recherche et permettre d’amorcer des initiatives de coopération régionale et méditerranéenne, pour mieux relever les défis et répondre de manière optimale aux menaces auxquelles font face les ressources hydriques.

Lors de WATMED9, qui connait la participation de plus de 250 chercheurs, experts, professionnels et doctorants de différents pays Méditerranéen (Maroc, Palestine, Algérie, Egypte, Espagne, Belgique, Tunisie, Grèce, France, Portugal, Jordanie, Inde, Chypre, Albanie), les principales thématiques qui sont abordées se rapportent à « La gestion des ressources hydriques », « La qualité de l’eau et la pollution », « Le traitement, ainsi que le recyclage et la réutilisation des eaux non-conventionnelles ».

A rappeler que la meilleure E-communication orale et le meilleur E-poster présentés par les doctorants seront sélectionnés par un comité d’évaluation et se verront primés pour encourager les jeunes chercheurs (Doctorants).