Equinor suspend ses prévisions de production de pétrole et de gaz pour 2020

Oslo- Equinor a suspendu ses prévisions de production de pétrole et de gaz pour 2020 en raison de restrictions imposées par le gouvernement et d’une surabondance d’approvisionnement, et pourrait prendre de nouvelles mesures pour réduire l’activité cette année, a annoncé jeudi la société norvégienne de l’énergie.

Avec des opérations de la mer du Nord à l’Afrique, aux Amériques et à l’Asie, Equinor s’attendait à une croissance de la production de 7% cette année avant que la Norvège, le Brésil et d’autres ne rejoignent l’OPEP et ses alliés pour ordonner des réductions de production alors que la pandémie de coronavirus bouillonnait sur les marchés du pétrole.

L’entreprise accordera la priorité à la « valeur par rapport au volume » et après avoir déjà réduit ses activités, en particulier dans le secteur onshore américain, elle envisagera de nouvelles réductions, a déclaré le PDG d’Equinor Eldar Saetre lors d’une conférence de presse.

Il a ensuite déclaré que des réductions supplémentaires de la production mondiale de pétrole étaient nécessaires pour normaliser le marché, rejetant les prédictions de certains analystes selon lesquelles les prix du pétrole pourraient déjà rebondir à 50 dollars le baril et plus.

« Il y a toujours un énorme surplomb (d’approvisionnement) et cela pourrait nous prendre jusqu’en 2022 avant que nous puissions voir un marché plus normal », a déclaré Saetre.

Equinor a toutefois maintenu sa prévision à long terme d’une croissance moyenne de la production de 3% par an au cours de la période 2019-2026, après avoir enregistré une production record de 2,23 millions de barils équivalent pétrole par jour au cours du trimestre.

La hausse de 3% en glissement annuel de la production trimestrielle est principalement due à la montée en puissance de son champ pétrolifère Johan Sverdrup, le plus grand d’Europe occidentale, qui a atteint fin avril une production plateau de 470 000 barils par jour, a-t-il ajouté.

Equinor a réitéré son plan de réduire les dépenses en capital à 8,5 milliards de dollars cette année, contre 10 milliards de dollars en 2019, et a déclaré qu’il prévoyait maintenant que les dépenses pour 2021 seraient d’environ 10 milliards de dollars par rapport à une vue précédente de 10 à 11 milliards de dollars.

Le bénéfice ajusté avant intérêts et impôts (EBIT) est tombé à 2,05 milliards de dollars au premier trimestre, contre 4,19 milliards de dollars à la même période en 2019. Un sondage de 29 analystes compilé par Equinor avait prévu un EBIT ajusté de 2,0 milliards de dollars.

Equinor avait déjà réduit son dividende trimestriel des deux tiers à 0,09 $ par action, devenant la première grande compagnie pétrolière à le faire après que les prix du pétrole ont chuté à leur plus bas niveau en plus de deux décennies.

« La hausse des distributions aux actionnaires a pris une pause pour le premier trimestre, mais nous sommes sûrs qu’Equinor aura hâte de rétablir le paiement une fois que l’environnement des prix se normalisera », a déclaré Biraj Borkhataria, analyste chez RBC Capital Markets, dans une note.

Equinor avait également suspendu son programme de rachat d’actions de 5 milliards de dollars et réduit ses dépenses en capital, d’exploration et d’exploitation de 3 milliards de dollars au total.

La dernière fois que la société a réduit son dividende lors de la crise financière de 2008-2009. Lors du précédent ralentissement du marché pétrolier en 2014-2016, elle a opté pour le paiement d’une partie du dividende en actions plutôt qu’en espèces.

Mercredi, la société a cédé sa participation de 4,88% dans son rival suédois Lundin Energy pour 3,3 milliards de couronnes suédoises.

La société a enregistré une perte nette de 0,71 milliard de dollars après avoir pris des dépréciations nettes de 2,45 milliards de dollars en raison d’une réduction des perspectives de prix du pétrole à court terme.

Equinor s’attend maintenant à ce que le prix moyen du pétrole Brent en 2020 soit de 31 $ le baril par rapport à la vue précédente de 59 $ le baril. Il n’a pas fourni de perspectives de prix pour 2021.

.- La baisse des prix de l’énergie a entraîné une perte de 161 millions d’euros dans les résultats de Statkraft au premier trimestre 2020, par rapport à la même période de l’année dernière.

L’entreprise publique norvégienne opérant dans le domaine des énergies renouvelables a cité une «baisse importante» de la demande d’énergie et des prix de l’électricité produite par ses actifs, qui comprennent l’éolien et l’hydroélectricité, pour la réduction des bénéfices.

La société a enregistré une baisse de 2,7 milliards de couronnes norvégiennes (242 millions d’euros) du résultat avant intérêts et impôts (EBIT) au premier trimestre de cette année, malgré une augmentation de 10% de la production de ses actifs éoliens et hydroélectriques.

L’EBIT était de 4,1 milliards de couronnes au premier trimestre de 2020, contre 6,8 milliards au premier trimestre de 2019.

Au premier trimestre de cette année, le prix moyen du système nordique était de 15,4 € par mégawattheure, soit une baisse de 67% par rapport au même trimestre en 2019.

Les bas prix du carburant, un excédent hydrologique « important » et la faible demande due à un hiver doux combiné à l’épidémie de Covid-19 ont exercé une pression sur les prix de l’énergie nordique, a déclaré le producteur.

Statkraft a affirmé que les changements dans les perspectives du marché de l’énergie ont entraîné des « dépréciations d’actifs éoliens dans les pays nordiques de 2,6 milliards de couronnes », ventilées en une dépréciation de 1,3 milliard de couronnes pour ses actifs éoliens à Fosen, en Norvège, et une dépréciation de 1,3 milliard pour ses actifs éoliens à Norrland, en Suède.

Le portefeuille éolien et hydroélectrique de la société dans les pays nordiques a généré 17,7 térawattheures au premier trimestre de cette année, soit une augmentation de 1,7 TWh par rapport à la même période l’an dernier.

« Nos activités de marché continuent de produire de bons résultats. Dans l’ensemble, nous sommes satisfaits de l’EBIT sous-jacent compte tenu des bas prix de l’électricité nordique », a déclaré le directeur général de Statkraft, Christian Rynning-Tonnesen.

En raison de Covid-19, Statkraft a interrompu les travaux de construction du projet hydroélectrique de Tidong en Inde, du projet hydroélectrique de Los Lagos au Chili et du projet éolien Windy Rig.

« La sécurité des opérations et la fourniture d’un approvisionnement fiable en électricité et en chaleur à la société restent une priorité absolue pour Statkraft », a ajouté Rynning-Tonnesen.