ActualitésClimat : « Faire la paix avec la nature » doit être la priorité absolue pour tous (ONU)

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02 Déc

Climat : « Faire la paix avec la nature » doit être la priorité absolue pour tous (ONU)

Nations-Unies (New York)– Le Secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, a lancé, mercredi, un vibrant appel mondial à « faire la paix avec la nature », qui doit être la priorité absolue pour tous afin d’endiguer le phénomène des changements climatiques.

« L’humanité fait la guerre à la nature. C’est suicidaire », a déploré M. Guterres, lors d’une intervention à la prestigieuse Université Columbia de New York, qui vient d’ouvrir une école sur le climat.

« Soyons clairs : les activités humaines sont à l’origine de notre descente vers le chaos », a affirmé le chef de l’ONU. Pour lui, « faire la paix avec la nature » doit être la priorité absolue pour tous, partout dans le monde, au 21e siècle.

Si les activités humaines sont responsables du mauvais état actuel de la planète, elles peuvent aussi aider à la remettre sur pied, a insisté le Secrétaire général, fervent défenseur de la lutte contre les changements climatiques et qui va convoquer le 12 décembre un sommet mondial sur le climat pour marquer notamment le 5ème anniversaire de l’Accord de Paris sur le climat de 2015.

Selon l’ONU, les dernières nouvelles concernant le climat ne sont pas bonnes. L’Organisation météorologique mondiale (OMM) vient d’indiquer que 2020 est en passe de devenir l’une des trois années les plus chaudes jamais enregistrées. De son côté, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) estime que les gouvernements doivent réduire leur production de combustibles fossiles de 6% par an pour limiter un « réchauffement catastrophique » de la Terre.

Pour le chef de l’ONU, l’urgence est aujourd’hui avant tout climatique. Une urgence qui exige d’atteindre la neutralité carbone au cours des 30 prochaines années, d’aligner la finance internationale sur l’Accord de Paris sur le climat, et d’aider les pays et populations plus vulnérables à se protéger de l’impact du changement climatique.

Mais le climat ne peut être traité séparément des autres urgences planétaires, a souligné le M. Guterres, affirmant que l’humanité doit aussi agir sur plusieurs autres fronts, à savoir protéger la biodiversité et l’océan, repenser la production et la consommation alimentaires, et ré-imaginer les villes pour qu’elles contribuent au développement durable.

Le Secrétaire général de l’ONU a également expliqué que la nature, loin d’être un fardeau, est source d’opportunités. « Le Forum économique mondial a estimé que les opportunités économique dans la nature pourraient créer 191 millions d’emplois d’ici 2030. La Grande muraille verte d’Afrique a créé à elle seule 335.000 emplois », a-t-il cité à titre d’exemples.

Face à l’urgence, le chef de l’ONU voit également des signes d’espoirs, avec de nombreuses villes de plus en plus écologiques, l’avènement d’une économie circulaire qui réduit les déchets, une connaissance de la nature plus importante qu’auparavant et l’adoption croissante de législations visant à protéger l’environnement.

« Au moins 155 Etats membres des Nations Unies reconnaissent désormais légalement qu’un environnement sain est un droit humain fondamental », s’est-il félicité.

Alors que s’achève 2020, Antonio Guterres estime que la leçon à tirer de « cette année très singulière » en raison de la pandémie de Covid-19 est que « la solidarité est l’humanité », mais aussi la seule voie possible pour « notre survie ».

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