ActualitésProtection du milieu marin en Afrique : Des experts en conclave à Abidjan dans le cadre de la COP12

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28 Mar

Protection du milieu marin en Afrique : Des experts en conclave à Abidjan dans le cadre de la COP12

Abidjan – Un parterre d’experts et de spécialistes en gestion des océans en Afrique se réunissent depuis lundi à Abidjan dans le cadre de la 12è Conférence des Parties à la Convention relative à la coopération en matière de protection et de mise en valeur du milieu marin et des zones côtières de la côte atlantique de la région de l’Afrique de l’ouest, du centre et du sud, dite Convention d’Abidjan (COP12).

Placée autour du thème ‘’politique de gestion intégrée des Océans en Afrique’’, cette conférence se propose d’examiner les moyens et mécanismes à mettre en œuvre pour une coopération agissante entre les pays, en vue d’assurer une gestion durable et rationnelle des ressources marines et côtières en Afrique.

Dans une allocution de circonstance, Mme Anne Désirée Ouloto, ministre ivoirienne de la Salubrité, de l’Environnement et du Développement durable, s’est félicitée de la nouvelle adhésion à la Convention d’Abidjan de quatre pays, à savoir l’Angola, la Guinée Bissau, la Mauritanie et la Namibie.

Elle a fait part de l’engagement de son pays à tout mettre en œuvre pour réunir l’ensemble des conditions devant permettre d’atteindre les buts communs, et de sensibiliser davantage ceux qui ne perçoivent pas assez, l’importance de protéger les mers et les océans.

Mme Ouloto a tenu aussi à préciser que 80 pc de la pollution maritime, émane des activités humaines entre autres, la navigation, la surpêche, la fragmentation et la perte des habitats à travers la destruction des mangroves, l’urbanisation et le déplacement des populations vers les zones côtières, l’extraction de matériaux.

Il s’agit d’autant de facteurs qui accélèrent l’érosion côtière et la perte de la biodiversité. auxquels s’ajoute le manque ou l’insuffisance de coordination des interventions des acteurs du milieu, tant au plan national que régional, a-t-elle déploré.

La ministre a estimé que ce grand cadre de rencontre environnemental ‘’est non seulement un outil de protection du milieu marin contre la pollution, de conservation de la biodiversité, de gestion écologique des écosystèmes des zones côtières, mais également un outil de développement socio-économique, basé sur l’utilisation durable des ressources des écosystèmes marins et côtiers’’.

M. Abou Bamba, Secrétaire exécutif de la Convention d’Abidjan, a fait remarquer, quant à lui, que ‘’ladite convention a adopté une posture de rupture par rapport aux thèmes habituels qui portaient presque exclusivement, sur les questions de conservation sans forcément mettre la satisfaction des besoins de développement des populations au centre du débat’’.

Et de poursuivre qu’il s’agit d’une ‘’ambition mesurée mais importante’’ car, a-t-il estimé, ‘’les questions de gestion durable des océans ont été souvent traitées de façon fragmentée et loin des questions de développement des Etats, alors qu’il est impossible de dissocier les questions de pêche, d’énergie océanique, de tourisme balnéaire, d’agriculture, d’infrastructure portuaire, du développement durable des Etats’’.

Cette convention revêt donc un double enjeu. Le premier, d’ordre environnemental va porter sur l’identification des problèmes auxquels sont confrontés les océans et les côtes en Afrique.

Il s’agit plus concrètement, selon M. Bamba ‘’de l’identification des problèmes environnementaux, physiques, biophysiques et même biogéographiques, c’est-à-dire tous les problèmes d’érosion côtière, les problèmes d’établissement humain sur le littoral des pays africains et la question liée à la pollution due aux hydrocarbures’’.

Le deuxième enjeu, précise-t-il, est d’ordre politique, afin que les pays ‘’se dotent d’un cadre de gouvernance permettant de façon intégrée d’adresser tous les problèmes avec tous les acteurs. C’est de voir également dans quelle mesure on peut appliquer les principes de l’économie bleue, faire de telle sorte que les problèmes physiques et environnementaux puissent être transformés en opportunité. C’est-à-dire développer le potentiel économique du littoral ivoirien et africain.

Les experts, aux dires du secrétaire exécutif de ladite Convention, examineront les décisions d’ordre administratif, telles que celles relatives au plan d’action, ainsi que le budget 2017-2020, et ensuite les décisions « opérationnelles » qui si elles sont approuvées, détermineront la mise en œuvre de la Convention pendant les trois prochaines années.

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