Danemark: lancement d’un centre de recherche sur la pollution marine par le plastique

Copenhague – Des acteurs institutionnels danois s’apprêtent à lancer, à partir de février 2019 et au cours des quatre prochaines années, un tout nouveau centre de recherche appelé MarinePlastic, « le centre danois de recherche sur la pollution marine par le plastique », avec pour objectif de rechercher des connaissances et des solutions susceptibles de limiter le problème de la pollution marine.

Quatre universités et le Musée national danois se pencheront dans le cadre de ce projet sur l’examen du plastique qui aboutit dans l’océan et son impact sur l’environnement.

Depuis les années 50, la production mondiale de plastique a été multipliée par 200, ce qui donne une production annuelle actuelle de 325 millions de tonnes. Une quantité estimée de 8 à 10 millions de tonnes se retrouve dans les océans, ce qui représente environ 80% des déchets océaniques mondiaux.

Au cours des dernières années, la pollution par le plastique a été un problème prioritaire au niveau international ainsi qu’au Danemark, où le gouvernement a élaboré un plan d’action pour le plastique.

« Nous espérons contribuer à clarifier l’étendue de la pollution plastique et indiquer les domaines dans lesquels une action est nécessaire pour lutter contre les problèmes plastiques », a déclaré le futur directeur du centre de recherche, le professeur Jes Vollertsen du département de génie civil de l’Université d’Aalborg.

Les coûts d’établissement du centre de recherche sont d’environ 35 millions d’euros, dont près de 27 millions mobilisés par les fondations Velux et le reste par les partenaires impliqués dans le projet, en l’occurrence l’Université d’Aalborg, l’Université d’Aarhus, l’Université de Roskilde, l’Université technique du Danemark et le Musée national danois.

« Si nous voulons comprendre la pollution par le plastique et l’arrêter, il faut un effort coordonné qui puisse utiliser l’expertise combinée. C’est pourquoi nous sommes heureux d’appuyer la création du centre de recherche, qui associe des chercheurs talentueux et compétents au développement de nouvelles connaissances », a déclaré Ane Hendriksen, directrice de la Velux Foundation.

Le projet est principalement axé sur le Danemark, mais les résultats et les recommandations peuvent être utilisés aux niveaux national et international pour développer de nouvelles technologies permettant de prévenir la pollution.

À l’échelle internationale, on estime que plus de 90% du plastique trouvé dans l’océan provient de huit grands fleuves en Asie et de deux fleuves en Afrique.

Les chercheurs regardent donc au-delà des frontières nationales.

Cet été, un chercheur de l’Université d’Aalborg voyagera avec un navire de recherche allemand outre-Atlantique du Pôle Sud à l’Europe pour collecter du plastique. D’autres partenaires dans les pays en développement mènent des activités similaires.

« Le problème est beaucoup plus grave dans les endroits où l’océan est utilisé comme une décharge pour des systèmes de gestion des déchets manquants. Nous avons peut-être moins de pollution au Danemark parce que nous faisons les bonnes choses. Cependant, nous ne pouvons pas utiliser cela comme une excuse pour ne pas examiner les conditions », a déclaré Jes Vollertsen.