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07 Sep

Thaïlande: « Climate Justice » appelle à intégrer la sécurité alimentaire au cœur des négociations sur le changement climatique

Bangkok – Des militants de l’alliance pour la justice climatique, « Climate justice », se sont réunis courant cette semaine à Bangkok pour demander l’intégration de la question de la sécurité alimentaire au cœur des négociations pour la mise en œuvre du pacte de Paris sur les changements climatiques.

Des militants du mouvement international « Climate Justice » ont tenu une rencontre au Centre de conférences des Nations Unies à Bangkok pour interpeller les délégués de la Conférence des Nations Unies pour les changements climatiques, en conclave actuellement dans la capitale thaïlandaise pour une session intermédiaire de négociations avant la COP24, prévue en décembre prochain en Pologne.

Le changement climatique a déjà affecté la production alimentaire mondiale en faisant plus de 800 millions de personnes souffrant de famine et de malnutrition, indique le collectif dans une déclaration à l’intention des délégués participant à la session intermédiaire de négociations.

L’alliance « Climate Justice » a demandé d’intégrer la question de la sécurité alimentaire au texte qui servira de base aux prochaines négociations de la conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP24).

Les activistes plaident pour une panoplie de mesures, comme l’accès équitable aux ressources naturelles et à l’eau, la lutte contre la monopolisation des terres et la propagation des agro-carburants aux dépens des cultures vivrières.

Selon le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM), l’impact du changement climatique sur la sécurité alimentaire a déjà été aperçu en Afrique, en Asie et en Amérique latine. La production alimentaire dans ces régions est déjà gravement compromise par les inondations et les sécheresses de plus en plus fréquentes avec le réchauffement climatique.

Pour sa part, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) révèle qu’en 2016, le nombre de personnes souffrant de famine et de malnutrition à l’échelle mondiale a atteint 815 millions. A défaut d’actions urgentes et efficaces, l’organisation estime que le taux de personnes souffrant de famine et de malnutrition pourrait progresser de 20% d’ici 2050.

Cette réalité est appuyée par des études sur les impacts du changement climatique menées par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui estiment que la production mondiale de céréales secondaires, de graines oléagineuses, de blé et de riz vont diminuer de 17% au milieu du siècle.

D’autre part, la session de négociations intermédiaires de Bangkok a été l’occasion pour les petits Etats insulaires d’attirer l’attention sur les périls du changement climatique qui menacent leur existence. Inondations, multiplication d’événements extrêmes qui deviennent plus fréquents et plus destructeurs, à travers le monde, particulièrement pour ces petits pays constitués d’îles au ras de l’eau.

« Nous sommes en première ligne. mais c’est un problème global, qui ne peut être réglé qu’au niveau mondial », a déclaré, à cette occasion, Amjad Abdulla, négociateur en chef pour l’Alliance des petits Etats insulaires (Alliance of Small Island States, AOSIS), en marge des discussions de Bangkok.

« Notre message à la communauté internationale, c’est que nous n’avons pas les moyens financiers, technologiques ou humains pour limiter le réchauffement climatique. Nous avons besoin de la coopération internationale afin de tous pouvoir survivre sur nos îles », a-t-il plaidé.

Quelques 190 États participants aux négociations ont jusqu’à la fin de l’année et la 24e Conférence climat de l’ONU en décembre à Katowice (Pologne) pour finaliser les règles de mise en œuvre du pacte de 2015, qui vise à contenir le réchauffement mondial sous les 2°C, voire 1,5°C, par rapport à l’ère préindustrielle.

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