Bruxelles, ville festive même sans voiture

Bruxelles – Une journée ensoleillée, c’est l’idéal pour faire un pique-nique à Bruxelles, surtout en ce mois de septembre plutôt pluvieux. Cette option séduit généralement plusieurs Bruxellois en quête d’un moment paisible à partager en famille, cherchant à évacuer le stress d’une semaine de travail, dans les nombreux parcs que compte la capitale européenne d’habitude déserte et calme les dimanches et les jours fériés. Mais ce n’était pas le cas ce dimanche, l’ambiance était tout autre. En cette journée du 17 septembre « sans voiture », habitants et touristes ont pu découvrir et profiter de l’aspect festif d’une citée effervescente même avec son énorme embouteillage… humain. Dès 09h30, des milliers de piétons et cyclistes ont pris d’assaut les principaux axes routiers des 19 communes de la Région bruxelloise, fermés à la circulation, sauf dérogation, aux automobilistes.

La Ville a voulu que cette désormais traditionnelle journée sans voiture – elle en est à sa 17-ème édition-, organisée dans le cadre de la semaine européenne de la mobilité (16-22 septembre) soit un moment où la capitale souffle et une occasion de promouvoir les moyens alternatifs moins polluants: train, vélo, tram, bus, patins à roulettes, chevaux et autres équidés…

La ville a néanmoins toléré des exceptions : taxis, transports en commun (gratuits pour la circonstance), cars de voyage, services de secours, forces de l’ordre et d’autres automobilistes munis d’un laissez-passer qui pouvaient toujours circuler, mais cet exercice n’était pas pour le moins facile. Avec une vitesse maximale limitée à 30 km/h, les véhicules autorisés réussissaient tant bien que mal à se frayer un chemin parmi une véritable marée humaine qui a envahi les voies routières.

Tous les moyens « écologiques » étaient donc les bienvenus pour prendre part à cette journée, point culminant de toute une semaine placée sous le signe de la sensibilisation pour promouvoir et encourager les changements individuels des habitudes de mobilité pour réduire les émissions de gaz à effets de serre dans les villes.

Il faut dire que l’enjeu de l’événement est tel que même la famille royale belge a tenu à être au rendez-vous. Pour l’occasion, le Roi Philippe et la Reine Mathilde, accompagnés de leurs quatre enfants, ont sorti leurs petites reines, pour se rendre du château de Laeken jusqu’au centre de Bruxelles pour le déjeuner, avant de visiter l’ancien hôtel van Eetvelde, dit également le bâtiment Horta, ouvert tout le week-end à l’occasion des Journées du patrimoine.

Outre les Journées du patrimoine tenues les 16 et 17 septembre sous le thème de « la Nature en ville », la Semaine européenne de la mobilité prévoit de nombreux événements dans la capitale belge. Le festival Bruxelles-Champêtre propose ainsi dans le parc Royal des activités familiales, des concerts de musique, ainsi qu’une foire de producteurs artisanaux. S’y ajoutent d’autres événements autour du vélo organisés dans le cadre de Bike Brussels 2017, le « premier salon du vélo urbain ».

Alors que la journée sans voiture touchait à sa fin, les véhicules motorisés pouvaient, dès 19h00 de ce dimanche qui fut paisible, reprendre leur quartier, alors que les piétons se revoyaient contraints de circuler sur les trottoirs. Un retour à la normale certes amer mais avec l’espoir de voir un jour les moyens alternatifs remplacer les véhicules polluants.

Pour les organisateurs, la journée sans voiture était synonyme de fête et d’adhésion.

Le ministre bruxellois de la Mobilité, Pascal Smet a affirmé que « cette journée ensoleillée a permis à des milliers de cyclistes, de marcheurs et de skaters de découvrir la capitale. Par leur présence, ils ont fait de cette journée une fête. C’est comme si les Bruxellois avaient fait de cette journée la vraie fête de Bruxelles. Une ville vivante, festive, où l’humain est au coeur de la ville ».

« Le Dimanche sans voiture montre parfaitement qu’une ville avec moins de voitures est une ville animée et agréable », a-t-il conclu.

Amal TAZI