Berkane – La valorisation de certains produits de terroir et le développement du commerce solidaire, tels sont les principaux objectifs d’un projet réalisé par l’Agence de développement de l’Oriental (ADO) en partenariat avec l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) au niveau de la province de Berkane.

Un communiqué de l’ADO précise dans ce sens qu’un projet pilote relatif à la filière miel a été mené dans un territoire de la province groupant trois communes, à savoir Tafoughalt, Sidi Bouhria et Rislane, et ce dans la perspective de le généraliser sur le territoire régional.

Pour les responsables de l’ADO, la conclusion d’un accord de partenariat avec l’ONUDI pour la valorisation de certains produits s’inscrit dans la droite ligne de sa stratégie de développement et de promotion des produits de terroir et l’introduction d’une nouvelle culture de développement local.

Ce projet de partenariat vise l’encouragement de l’auto-emploi, le développement de l’esprit entrepreneurial et l’accompagnement des apiculteurs pour mettre fin aux pratiques traditionnelles qui négligent les mesures de sécurité sanitaire.

Le but est de sensibiliser également les producteurs à travailler en réseau, afin de réduire les coûts, mutualiser l’investissement et contribuer à la chaine de valeur des filières.

Pour la mise en œuvre de cette expérience, l’Agence de l’Oriental et son partenaire onusien ont appuyé techniquement et financièrement le « GIE Miel Oriental », qui regroupe 4 coopératives réunissant 30 membres, pour l’installation d’une unité moderne d’extraction et de conditionnement, l’augmentation du nombre des ruches et l’organisation de cycles de formation pour les coopérateurs bénéficiaires dans des domaines techniques et commerciales.

Et pour s’imprégner des expériences de projets réussis dans ce domaine, ajoute encore le communiqué, une mission a été effectuée au profit de 14 membres du GIE (Groupement d’intérêt économique) à une unité « Miellerie » pédagogique, implantée dans une autre région du Royaume.

« Aujourd’hui notre GIE est devenu, à son tour, une référence pour la Région en partageant ses expériences et son savoir faire avec les coopératives apicoles de l’Oriental qui souhaitent s’engager dans un processus de mise aux normes de leur production », affirment les promoteurs de ce projet.

Et de souligner que cette initiative a contribué au développement de la production, qui est passée de 5 kg/ruche auparavant (travail individuel) à plus de 9 kg/ruche après le réseautage.

« Ceci a même permis aussi à certains apiculteurs de recourir à l’élevage des reines pour subvenir à leurs propres besoins, ce qui a contribué à l’émergence de l’idée de doter la région de l’Oriental d’une pépinière d’élevage de reines sélectionnées pour sauvegarder la race locale », note le communiqué.

Certifié par l’ONSSA, le GIE fournit actuellement un miel de terroir labélisé, de bonne qualité avec divers parfums (Eucalyptus, Romarin, Oranger, Jujubier, Toutes Fleurs), emballé dans des bouteilles en verre allant de 250 g à 2 Kg avec des étiquettes mentionnant le terroir, le GIE, la date de production, etc.

Pour développer la commercialisation, poursuit la même source, des outils de communication, notamment des flyers ont été élaborés et deux agents commerciaux formés pour mener des actions de marketing, afin de convaincre la clientèle de la qualité et la compétitivité de leur miel, à base de plantes aromatiques et médicinales.

Citant un rapport de l’ONUDI, le communiqué signale aussi que des contacts directs ont été effectués auprès de gérants de cafés, de restaurants et d’unités hôtelières  à Nador, Berkane, Saïdia et Oujda, et que des journées de promotion et de vente ont été organisées pour faire connaitre le produit comme la « Foire du Ramadan », les caravanes de proximité durant le printemps et l’été dans la station balnéaire de Saïdia et à Tafoughalt qui attirent des touristes de passage ou en villégiature.

Le GIE envisage aussi la participation à des Salons nationaux, principalement le SIAM, l’ECOSS… et a tissé des liens avec des associations des Marocains du monde originaires de l’Oriental, pour exporter ce produit à des acteurs du commerce solidaire en Belgique, France, Espagne et bien d’autres pays.

« Ceci contribuera au renforcement de l’impact positif du projet sur la vie économique et sociale des coopérateurs qui visent la production de plus de 10 tonnes par an, afin d’améliorer leurs revenus et renforcer la place du miel du terroir des Béni Snassen dans le marché national », conclut le communiqué.