En vedetteL’amélioration des cultures par l’utilisation de la biotechnologie, au centre d’une réunion à Tanger

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25 Juin

L’amélioration des cultures par l’utilisation de la biotechnologie, au centre d’une réunion à Tanger

Tanger – Des chercheurs marocains et des experts en provenance de vingt pays africains se sont réunis, lundi à Tanger, pour débattre du projet RAF 5076 relatif à « l’amélioration des cultures par l’utilisation de l’induction de mutation et la biotechnologie », et ce en vue de renforcer le développement de l’agriculture africaine.

Intervenant lors de la cérémonie d’ouverture de la deuxième réunion de coordination sur ce projet, le chef du centre régional de la recherche agronomique de Tanger, Chentouf Mouad, a souligné l’importance de ce projet pour le continent africain, qui regorge un potentiel énorme et inexploité, et dans lequel l’agriculture est confrontée à des défis importants, dont la faible productivité, le changement climatique, la dégradation des ressources naturelles et la pénurie d’eau, notant l’impératif d’établir des programmes de recherche visant à produire des technologies devant promouvoir le développement durable en Afrique.

Dans ce contexte, le responsable a affirmé que ce projet vise à créer des variétés productives et adaptées au contexte africain, notant que l’amélioration des plantes constitue l’un des programmes les plus importants réalisés par l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), qui a contribué, au cours des cinquante dernières années, de manière significative au développement de l’agriculture marocaine, à travers la création et la diffusion des variétés améliorées en céréales, agrumes, oliviers, figuiers, amandiers, palmiers dattiers, légumineuses et oléagineux.

« Depuis la création de la station d’irradiation INRA à Tanger en 1995, l’induction de mutations a été utilisée dans de nombreux programmes de sélection végétale, tels que les lentilles, dattes, agrumes, carthame, colza et récemment vigne, arachide et fraise avec des résultats très importants, et ce en vue de promouvoir la création variétale, lutter contre les maladies des cultures et de contribuer au prolongement de la vie utile des produits agricoles « , a précisé M. Chentouf, relevant que les participants auront à effectuer une visite technique aux installations nationales et à prendre connaissance de l’utilisation de l’induction de la mutation des agrumes au niveau du Centre de Kénitra.

Dans une déclaration à la MAP, le coordonnateur national du projet du Bénin, Gandonou Christophe, a mis en exergue l’importance de ce projet pour tous les pays membres du programme, en raison de son rôle de premier ordre dans le développement de la biotechnologie et l’induction de mutation, avec l’appui de l’Agence internationale d’énergie atomique, et ce pour créer de nouvelles variétés pour l’ensemble des cultures en matière de résistance aux maladies et de tolérance au stress abiotique, tel que la sécheresse, la salinité et la pauvreté des sols.

Les activités de ce projet, a-t-il poursuivi, permettront aux pays participants de créer de nouvelles variétés, produire suffisamment de nourritures dans un contexte de changement climatique, et d’améliorer la productivité agricole.

« Le Maroc, qui a développé des programmes nationaux de création de variétés, a une grande expérience en matière de l’induction de mutation. Ainsi, ce programme vient appuyer ce que le Royaume faisait déjà pour donner une grande visibilité aux réalisations et permettre aux autres pays africains de profiter de l’expérience marocaine, à même d’augmenter le niveau de développement des activités agricoles dans le continent », a expliqué M. Gandonou, également enseignant chercheur à l’université béninoise d’Abomey Calavi.

Cette réunion, qui se poursuivra jusqu’au 29 juin courant, a connu la participation de chercheurs marocains et ceux de l’Agence internationale d’énergie atomique (AIEA), ainsi que d’experts en provenance de vingt pays africains: le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, l’Afrique centrale, le Congo, la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, le Ghana, l’Ile Maurice, la Libye, le Madagascar, le Mali, la Namibie, le Sénégal, la Sierra Leone, la Tanzanie, la Tunisie, la Zambie et le Zimbabwe.

Bénéficiant de l’appui de l’AIEA dans le cadre de la « Convention africaine régionale de recherche, de développement et de formation », ce projet vise à développer et à améliorer la production agricole en Afrique, à travers la création de variétés agricoles caractérisées par un rendement de haut niveau et adaptées aux conditions climatiques du continent.

Au programme de cette réunion figurent des débats sur plusieurs sujets d’une grande importance en matière d’utilisation des techniques d’irradiation pour améliorer les variétés agricoles, ainsi que des conférences scientifiques, au cours desquelles les participants africains exposeront la situation de leurs pays respectifs en la matière.

Aux côtés des activités scientifiques, des visites de terrain sont prévues dans les stations d’expérimentation de Larache et de Kénitra relevant de l’INRA, afin de présenter aux participants l’expérience de l’Institut dans ce domaine.

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