En vedetteAprès l’invention d’une voiturette électrique, un étudiant burkinabè au Maroc vise l’éolien

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08 Nov

Après l’invention d’une voiturette électrique, un étudiant burkinabè au Maroc vise l’éolien

Ouagadougou – Abdoul Rafat Ouédraogo, jeune Burkinabè qui suit actuellement ses études supérieures à l’Ecole nationale des sciences appliquées de Khouribga, après avoir réussi à inventer une voiturette électrique, vise à mettre au point une éolienne avec pour ambition la production d’électricité dans son pays natal.

Après deux années d’études en tronc commun, pour sa troisième année universitaire 2018-2019, l’étudiant, qui a décroché une bourse d’étude de cinq ans, compte opter pour le génie électrique, autrement dit, ce qui concerne la robotique. Lors de ses vacances à Ouagadougou, en septembre dernier, Abdoul, 21 ans, s’est lancé dans un projet, celui de l’énergie éolienne.

« Khouribga m’a métamorphosé et bonifié ! Ceux qui me connaissaient savent que j’ai changé. Je me dis que si c’est possible, il faut envoyer les gens à l’extérieur pour qu’ils comprennent certaines réalités. J’ai beaucoup appris de la vie », a affirmé Abdoul, cité par des médias ouagalais.

Le boursier a mis à profit ses vacances à Ouagadougou pour s’essayer également à l’éolienne ou moteur à vent avec pour ambition, la production d’électricité.

L’idée poursuivie par l’étudiant est d’implanter un moteur à vent dans chaque village non-électrifié du Burkina Faso pour l’alimentation en électricité en termes d’éclairage public en sus de l’apport du solaire.

« On peut faire au fur et à mesure », a-t-il estimé, précisant qu’au Burkina Faso, « notre énergie primaire, c’est le soleil ». Mais, à défaut de pouvoir concevoir les cellules photovoltaïques pour la fabrication des panneaux solaires, Abdoul s’est tourné vers l’exploitation d’autres sources telles le vent et l’eau. Son choix s’est plus porté sur l’exploitation du vent. Les recherches et les croquis avaient déjà été entamés depuis Khouribga avant ses vacances à Ouagadougou.

C’est dans l’atelier familial à Pissy, haut-lieu de l’expression ingénieuse d’Abdoul, avec le soutien de son père, Victor Ouédraogo, que le projet a pris forme.

Il s’agit d’une éolienne composée de trois pales, chacune de 4 kilogrammes et de 2 mètres de longueur, une génératrice triphasée d’une puissance de 600 watts avec son moteur, le tout monté sur trois pieds en tubes galvanisés de 5 m de hauteur a vu le jour et installé dans la ville burkinabè de à Kaya (centre), en début septembre 2018.

« C’était beau à voir et j’étais content. C’était une joie en moi de pouvoir réaliser ça », a commenté le mordu de la robotique.

Mais l’expérience du jeune innovateur a été brève. L’éolienne, entièrement conçue avec des matériaux trouvés localement et fixée sur la montagne, n’a pas résisté au vent. « C’était le 3 septembre 2018 », se rappelle très bien l’innovateur. Qu’à cela ne tienne, loin de la déception, Abdoul a affiché une opiniâtreté exemplaire. « Si toutefois les conditions sont réunies, je suis déterminé à recommencer parce que j’ai beaucoup appris.

Hormis la génératrice ramenée du Maroc, Abdoul a entièrement utilisé des matériaux accessibles localement pour la fabrication de l’éolienne. Derrière cette volonté du jeune homme, c’était de limiter ce qui peut être importé. « Il faut partir de ce qu’on a pour réaliser ce qu’on veut », a-t-il relevé, toujours relayé par les médias.

Depuis mi-septembre 2018, l’étudiant burkinabè est retourné au Maroc pour trois années d’études afin de poursuivre son rêve, celui d’exceller dans la robotique.

« Je ne suis pas sûr de revenir (au pays) avant ces trois années ». Mais concernant son éolienne, l’étudiant reste résolu: « Si c’était à faire, je suis sûr que ce n’est pas ce genre de vent qui va la faire tomber. J’ai vu les failles (…) Je n’ai pas tiré toutes les leçons, mais j’ai tiré des leçons ».

Quant à la voiturette électrique, l’étudiant avait utilisé des modules radios et des cartes électroniques programmables pour la commander à distance sur un rayon d’un kilomètre.

« Succès ! Mais au début, il y avait des défaillances. Je me rappelle que ça a failli cogner la maison de notre voisin », explique Abdoul. « J’ai appuyé, ça roulait et je n’avais plus le contrôle. J’ai couru et j’ai pu débrancher une fiche et ça s’est arrêté. Mais comme c’était le début, on apprend de ses erreurs et on s’améliore », a poursuivi le jeune inventeur.

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