En vedetteLe gouvernement français sera « très précis » en matière de fermetures de réacteurs

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22 Jan

Le gouvernement français sera « très précis » en matière de fermetures de réacteurs

Paris – Après avoir inauguré, vendredi dernier, le processus de fermeture de sa plus vieille centrale nucléaire à Fessenheim (nord-est de la France), le gouvernement français a souligné, lundi, qu’il sera « très précis » en matière de fermetures de réacteurs nucléaires dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) en cours de préparation.

« Nous prendrons cette année le temps qu’il faut, on sera très précis sur les réacteurs qu’il faudra fermer et nous le ferons sur un certain nombre de critères économiques, sociaux (et de) sûreté, mais pas sur des critères symboliques », a affirmé devant la presse le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot.

Issue de la loi sur la transition énergétique de 2015, la PPE développe les objectifs de la France en matière énergétique. Le texte actuel sera révisé d’ici à la fin de l’année.

En août dernier, Nicolas Hulot avait assuré ne pas renier ses engagements en matière de réduction de 50 pc de la part du nucléaire dans la production d’électricité, se donnant cependant pour échéance 2030, voire 2035, au lieu de 2025 sur laquelle il s’était engagé en premier.

La cible de 2025 est « inatteignable » sans un dérapage sur les autres objectifs climatiques du pays, avait souligné alors le ministre en réponse notamment aux écologistes qui lui reprochaient de céder au lobby du nucléaire et qui percevaient dans ce report des « signes de faiblesse » de sa part.

« Il y a une responsabilité, non seulement au titre de la transition énergétique, mais aussi pour des raisons de sécurité de passer rapidement à autre chose », avait-il soutenu.

Pour le ministre, « ce qui est plus important (…) si on ne veut pas perdre de la crédibilité sur l’ensemble de notre stratégie énergétique, c’est de regarder la faisabilité, de planifier les choses et pas simplement se poser des totems ».

« On va le planifier sur une échelle de temps qui va permettre que socialement ce soit acceptable, que ça ne nous mette pas dans une situation de rupture d’approvisionnement », avait affirmé Hulot. « On va faire les choses avec une grande rationalité et pas simplement dans le symbole », avait-il ajouté.

« Si on veut maintenir la date de 2025 pour ramener dans le mix énergétique le nucléaire à 50 pc, ça se fera aux dépens de nos objectifs climatiques et ça se fera au détriment de la fermeture des centrales à charbon et probablement, si on voulait s’acharner sur cette date, il faudrait peut-être même rouvrir d’autres centrales thermiques », avait-il prévenu.

La loi de 2015 sur la transition énergétique prévoyait de ramener de 75 pc à 50 pc d’ici à 2025 la part de l’atome dans la production d’électricité française.

La France a inauguré, la semaine dernière, le processus de fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim par la mise en place d’un comité de pilotage pour la reconversion du site « vers des activités durables et prometteuses ».

Le secrétaire d’Etat à la Transition écologique et solidaire Sébastien Lecornu a esquissé, à cette occasion, « des pistes opérationnelles » pour assurer une reconversion du site situé tout près de la frontière avec la Suisse et l’Allemagne et tenter de déminer ce dossier sensible qui met en péril 2.000 emplois et prive les collectivités de 14 millions d’euros de recettes fiscales.

Mise en service en 1977, la centrale de Fessenheim emploie directement 850 salariés d’EDF et 330 salariés permanents d’entreprises prestataires, sans compter les 2.000 emplois indirects et induits.

Sa fermeture, qui constitue une première pour le vieillissant parc électronucléaire français (58 réacteurs en fonctionnement, dont 2 à Fessenheim), est prévue entre fin 2018 et début 2019, au moment de la mise en place de l’EPR (réacteur nucléaire de troisième génération) de Flamanville (nord-ouest).

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