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20 Mar

La journée nationale de l’arbre, une occasion de réaffirmer la volonté nationale de protéger et valoriser cette richesse naturelle

Par Leyla Bourhil

Rabat –  La journée nationale de l’arbre, célébrée le 21 mars de chaque année au Maroc, constitue une occasion de souligner la volonté nationale de protéger cette richesse naturelle, d’assurer sa pérennité et de sensibiliser les citoyens à l’importance de l’arbre pour le maintien de l’équilibre écologique.

La célébration de cette journée vise également à consacrer l’importance du rôle des forêts dans la protection de l’environnement, la lutte contre la désertification, la protection des sols et des ressources en eau, la lutte contre l’érosion et la protection des infrastructures de base.

Le climat méditerranéen du Royaume confère aux sols méditerranéens une fragilité particulière et les soumet plus facilement à la progression de la désertification et la régression du couvert forestier, sous la pression notamment des besoins de la population rurale en produits forestiers et de leur mode d’exploitation de la forêt.

Le Haut-commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD) a placé la réhabilitation des écosystèmes forestiers au centre de ses préoccupations, en raison des contraintes climatiques et de la surexploitation du bois qui affecte fortement la régénération naturelle des forêts.

Dans ce contexte, et afin de réévaluer les ressources forestières, le Haut-Commissariat a adopté une politique claire dans ce domaine, basée sur des études de terrain approfondies dans toutes les régions, ayant abouti à la mise en œuvre de projets régionaux intégrés notamment le programme décennal 2015-2024.

Considéré comme le moyen le plus efficace pour lutter contre la désertification et développer la ressource forestière du Royaume, le reboisement occupe une place centrale et constitue le noyau de ce programme en raison de son rôle important dans la protection des forêts, la lutte contre l’érosion, la protection de la biodiversité et de l’environnement, outre sa contribution à l’intensification de la production nationale en bois.

Grâce aux efforts continus déployés dans ce sens, les forêts du Royaume ont atteint 1,4 million hectares (environ 400 000 hectares au cours de la dernière décennie) depuis les années 1950. Avec le nouveau programme, le Haut-Commissariat vise à augmenter la fréquence des surfaces boisées, qui est aujourd’hui de plus de 40 000 hectares (17 000 hectares par an avant 2004).

Conformément aux orientations stratégiques du Haut-Commissaire dans ce domaine, le reboisement se fait par des essences forestières nobles adaptées aux stations forestières, dont l’arganier et le chêne qui conviennent aux défis climatiques du système forestier favorisant une meilleure biodiversité.

Afin d’assurer le succès de ce programme, le Haut-Commissariat a adopté une approche participative et une vision régionale intégrée fondée sur les principes du partenariat, du consensus et du dialogue puisque 140 coopératives et 200 associations ont été créées pour impliquer la population dans les programmes de développement durable et de conservation des ressources forestières.

Grâce à cette politique, le Maroc a réussi à inverser la régression du couvert forestier, qui était en baisse de -1% lors de la décennie 1990-2000 et qui a connu une croissance régulière lors de la décennie 2000-2010 de 2%, pour atteindre un total de 300.000 hectares. De ce fait, le Maroc fait partie des 25 pays qui ont réussi à réaliser ce développement.

Au niveau de la lutte contre la désertification, le Royaume a développé en 2001 un programme national de lutte contre la désertification fondé sur le principe d’intégration, de concertation, de décentralisation, de partenariat et de continuité et qui s’appuie sur quatre piliers, à savoir atténuer les effets de la sécheresse, lutter contre la pauvreté, préserver les ressources naturelles et promouvoir le développement rural.

En 2014, ce programme a été actualisé sur la base des expériences et des réalisations des années passées, en tenant compte des spécificités de chaque zone sur la base d’une gestion durable des terres visant à rendre les écosystèmes plus résistants aux changements climatiques actuels.

Dans le cadre des efforts de lutte contre les incendies de forêts, au cours de la saison 2017, le nombre d’incendies et de zones touchées au niveau national était de 433, des feux qui ont ravagé 2414 ha majoritairement constitués (à plus de 65%) de strate herbacée et d’essences secondaires. Un grand nombre de forêts de variétés nobles a été sauvé grâce aux processus d’alertes proactifs et à la célérité des interventions sur les feux naissants.

L’analyse des données d’incendies durant les 20 dernières années, et précisément en comparant les statistiques enregistrées durant la période 1997-2006 avec celle de 2007-2016, fait ressortir une augmentation de 10% du nombre de feux (de 415 à 455 incendies). La superficie incendiée a en revanche diminué de 25% (de 3700 ha/an à 2850 ha/an).

Pour la période 2013-2017, la superficie incendiée a diminué de moitié pour atteindre seulement 1930 ha/an, alors que la superficie des essences nobles (formations arborées) incendiées a diminué de 45% (passant de 72% à 40%). La superficie moyenne par incendie a pour sa part diminué de 25% (de 8 ha à 6 ha/incendie).

Le Haut-Commissariat considère ces bons résultats obtenus au cours de 2017 comme le fruit d’une capitalisation sur le retour d’expérience de gestion des feux antérieurs et également sur la coordination étroite autour des procédures préalablement établies, entre les différents intervenants, à savoir le Ministère de l’intérieur, le Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification, la Protection Civile, les Forces Royales Air, la Gendarmerie Royale, les Forces Armées Royales et les Forces Auxiliaires.

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