En vedetteL’eau et la sécurité alimentaire, cheval de bataille de l’alliance mondiale des terres arides

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24 Oct

L’eau et la sécurité alimentaire, cheval de bataille de l’alliance mondiale des terres arides

–Par Zhor Saih–

Doha – En gestation depuis quatre ans, l’alliance mondiale des terres arides a vu le jour à la faveur de la signature, dimanche dernier, dans la capitale qatarie Doha, de son acte constitutif par 13 Etats.

L’acte constitutif a été signé par le Qatar, pays hôte, le Maroc, le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée, la Guinée-Bissau, l’Irak, le Mali, le Sultanat d’Oman, le Sénégal, la Tunisie, la Tanzanie et le Koweït, en plus de cinq autres pays qui avaient annoncé auparavant leur adhésion à l’alliance.

De grands espoirs sont placés en cette alliance, qui s’attend à l’adhésion de 25 autres pays et demeure ouverte à tous les Etats pâtissant du phénomène des terres arides et semi-arides.

Parmi ces espoirs figure la garantie des besoins alimentaires à près de 3 milliards d’habitants vivant dans des terres arides et semi-arides et dont 90 pc appartiennent à des pays qui souffrent de la rareté de l’eau ou de la hausse de son taux de salinité, de la sécheresse ou de disparité dans la répartition des précipitions, outre l’amplification des effets du changement climatique au moment où le besoin alimentaire ne cesse de s’accroître avec environ 200 mille nouveaux-nés par jour à travers le monde.

La faiblesse des précipitations conjuguée à la hausse des températures, le rétrécissement des ressources hydriques, la croissance des besoins alimentaires et le manque d’implication des pays industrialisés dans les efforts visant l’atténuation du fléau du réchauffement climatique, sont autant de défis à juguler par l’alliance d’autant plus que ces alias de la nature ne sont pas l’apanage des pays situés dans des zones arides et semi-arides mais constituent un défi planétaire menaçant la sécurité alimentaire de l’humanité, ses ressources et son existence.

Ce n’est plus une affaire des pays défavorisés par leur position géographique, mais il s’agit désormais d’un fléau qui frappe de plein fouet la planète toute entière, victime d’un comportement humain irresponsable peu regardant sur les moyens pourvu qu’ils le mènent à des gains matériels, une logique qui détruit lentement la civilisation humaine et menace sa santé et sa sécurité alimentaire.

Vu les défis se dressant devant la nouvelle alliance, Doha s’est engagée par le biais du président du conseil des ministres, ministre de l’intérieur du Qatar, à prendre en charge le budget de fonctionnement de l’alliance pour les deux années à venir et les frais de l’accueil du siège principal de l’alliance à Doha.

Intervenant au cours de la séance inaugurale de la réunion scellant la création de la nouvelle alliance, le ministre qatari a souligné que cette institution vient compléter les actions des organisations internationales s’activant dans ce domaine, avec comme principale mission garantir la sécurité alimentaire à plus de 3 milliards de personnes qui vivent dans des terres arides et semi-arides dans plus de 50 pays à travers le monde.

L’alliance aspire contribuer à la garantie de la sécurité alimentaire dans les terres arides pour davantage de stabilité et de paix dans le monde et ce, via la coopération avec les partenaires locaux, régionaux et internationaux pour trouver, diffuser et mettre en oeuvre des solutions appropriées aux défis liés à l’agriculture, l’eau et l’énergie dans les pays arides, a-t-il expliqué.
La participation du Maroc à cette grande réunion et la signature par le Royaume de l’Acte constitutif de l’Alliance mondiale des terres arides est significative à plus d’un titre. Le Maroc étant largement concerné par cette problématique, d’autant plus qu’une grande partie de sa superficie se trouve dans une zone aride, outre la sécheresse et le retard des précipitations qui caractérisent le climat de ces régions, d’où une exploitation continue des ressources hydriques destinées à l’agriculture et de l’eau potable.

Sous cet angle, le Maroc dispose d’un savoir faire et d’une expertise reconnue qu’il entend partager avec les membres de cette alliance, dans le cadre de la coopération Sud-Sud.

Conscient de l’importance des défis écologiques du continent, le Royaume a mis en place des politiques soucieuses de l’environnement et de la maitrise de la gestion de l’eau. D’ailleurs, la politique de construction des barrages, dont Feu SM Hassan II fût le précurseur, dénote la prise de conscience prématurée des questions environnementales et de l’importance de l’eau par le Maroc.

En fait, la politique du Royaume en matière de gestion de l’eau s’est renforcée et a été érigée en tête des priorités des politiques publiques actuelles. En témoigne l’organisation au Maroc du Sommet de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP22) du 07 au 8 novembre 2016, ce qui a consolidé le positionnement du Maroc et sa place sur l’échiquier international, d’autant plus que le Royaume contribue activement à la réflexion autour des défis environnementaux et du traitement de la problématique de manque en eau.

La signature par le Maroc de l’acte fondateur de cette alliance fait suite à la discussion de l’avant projet de cet acte, lors d’un forum ministériel tenu à Marrakech fin mai 2015. Lors de ce forum, la sonnette d’alarme a été tirée pour une action d’urgence, car le cumul des défis liés aux changements climatiques et la persistance de la sécheresse dictent l’accélération de la mise en oeuvre de cette alliance et l’unification des visions et des stratégies d’action, l’échange des savoirs faire et des expertises et l’encouragement de la recherche dans ce domaine.

En définitive, la volonté politique, l’unification des efforts et des initiatives, la coopération, l’encouragement des recherches scientifiques et des innovations en la matière, sont à même de permettre à l’humanité de récupérer le temps perdu afin de réduire le fossé entre les besoins et les ressources en eau et en alimentation.

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