Rabat – Des experts et responsables internationaux ont appelé, lundi, à renforcer la présence des mesures de réduction des risques de catastrophes naturelles dans les politiques nationales, en particulier en matière de santé.

Ces responsables intervenaient lors de la cinquième plateforme régionale arabe pour le programme de réduction des risques de catastrophes, organisée en visioconférence par le ministère de l’Intérieur, le Bureau régional des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe pour les États arabes et la Ligue des États arabes.

Les participants à cette rencontre, tenue par visioconférence sous le thème « Du risque à la résilience, accélérer l’action locale pour la réduction des risques de catastrophes », ont souligné que les catastrophes naturelles affectent l’ensemble des secteurs vitaux, notamment la santé, et ont des répercussions pluridimensionnelles, ce qui rend nécessaire d’inclure la réduction des risques de catastrophes dans les politiques nationales des Etats.

A cet égard, le conseiller au Bureau régional des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe pour les États arabes, Hicham Hassan Ali Dinar, a appelé à intégrer les risques de catastrophes naturelles dans l’enseignement lié à la santé, afin de renforcer les compétences du personnel du secteur dans ce domaine.

Il s’agit aussi de mettre en place des plans locaux coordonnés pour répondre de manière efficace aux risques sanitaires, encourager le respect des mesures en communiquant autour des crises et risques et aider les communautés locales à traiter les effets de la pandémie, a-t-il estimé.

De son côté, l’expert jordanien dans le domaine de la réduction des risques de catastrophes naturelles, Marwan Badr Al Smeiat, a indiqué que la crise pandémique de la Covid-19 a lourdement affecté la mise en œuvre de la stratégie nationale de réduction des risques dans son pays.

Il a souligné, à ce propos, l’importance de développer un système d’alerte adéquat pour les risques biologiques et de l’intégrer au mécanisme d’alerte des risques naturels, tout en élaborant des stratégies d’adaptation, compte tenu du fait que les épidémies et pandémies s’installent généralement pour de longues périodes.

Pour sa part, Dalia Samhouri, directrice de programme à l’Organisation mondiale de la santé, a mis l’accent sur l’importance d’associer l’ensemble des secteurs sociétaux et de promouvoir la parité, sans oublier le renforcement du rôle du secteur privé qui aidé les gouvernements de nombreux à faire face aux répercussions de la pandémie de la Covid-19.

Le directeur de la santé et des aides humanitaires à la Ligue arabe, Said El Hadi, a quant à lui considéré que la pandémie rend indispensable la mise en place d’un plan stratégique inédit pour faire face à la nouvelle situation, en plus de la révision de la politique sanitaire dans son ensemble, qui a montré ses limites non seulement dans le monde arabe mais dans la plupart des pays.

Dès la déclaration de l’état d’urgence sanitaire dans le monde, le secrétariat général de la Ligue arabe a pris une série de mesures visant à inciter les Etats membres à augmenter les dépenses destinées aux systèmes de santé, et ce en vue de répondre aux besoins pressants et traiter les aspects sociaux et économiques, en plus d’intensifier la coordination avec les Etats arabes pour aider les catégories les plus pauvres et les plus précaires, a-t-il affirmé.

Organisée jusqu’au 11 novembre courant, la cinquième plateforme régionale arabe pour le programme de réduction des risques de catastrophe réunit les représentants des pays arabes, des organisations intergouvernementales, des organisations non gouvernementales, d’universitaires, de femmes, de jeunes, des membres de la société civile, des organisations de l’ONU, les médias ainsi que plusieurs autres parties prenantes.

Le forum constitue une occasion pour les pays arabes de réaffirmer leurs engagements pour accroître l’intérêt pour les investissements liés à la réduction des risques de catastrophes et de souligner les progrès réalisés dans le cadre des stratégies régionales, nationales et locales conformément au Cadre de Sendai et à la Stratégie arabe pour la réduction des risques de catastrophes 2030.