Le dialogue social au Maroc devrait s’adapter aux exigences de « la nouvelle orientation climatique et africaine » du Royaume
Rabat – Le dialogue social au Maroc devrait s’adapter aux exigences de la nouvelle orientation climatique du Royaume et aux enjeux de la politique économique du Maroc, après son retour à l’Union africaine (UA), a indiqué, lundi à Rabat, le président de la Commission régionale des droits de l’Homme de Rabat-Salé-Kénitra, Abdelkader Azrii.
Dans le cadre de sa nouvelle orientation climatique, surtout après l’organisation de la COP22 en novembre dernier à Marrakech, le Maroc connaîtra une économie verte, qui impliquera la révision des relations professionnelles, de la gestion de l’entreprise et de toutes les problématiques liées au climat, a précisé M. Azrii dans une déclaration à la MAP, en marge de la 3ème session du Forum parlementaire international sur la justice sociale.
« Le Royaume transitera d’une quête d’une justice sociale à une justice climatique », a-t-il dit en marge de cette session tenue sous le thème « Dialogue social: quelles perspectives ».
Il a également relevé qu’après le retour du Maroc au sein de l’institution panafricaine, l’entreprise marocaine en Afrique sera une « ambassadeur de l’économie marocaine », alors que la politique migratoire du Maroc exigera un dialogue social censé permettre la réussite de l’intégration des immigrés subsahariens, que ce soit au niveau de la société ou des entreprises marocaines.
Il a ajouté que le dialogue et la justice sociale ne pourraient être atteints sans revoir le concept de « l’Etat social » et les mécanismes du dialogue social, notamment ceux relatifs à la législation et ceux adoptés par le gouvernement en coordination avec les centrales syndicales ou la société civile.
De son côté, Mme Lahrach Touria, membre du bureau exécutif de la Confédération démocratique du travail (CDT), a noté que ce forum parlementaire offre un espace qui permettrait de rapprocher le patronat, les syndicats et aussi le gouvernement, afin de se mettre d’accord sur le concept du « dialogue social ».
Ce dialogue permettra de penser également aux progrès de l’entreprise, réfléchir sur les politiques publiques, améliorer la situation des femmes et lutter contre toutes les formes de discrimination sociale, a déclaré Mme Lahrach à la MAP.
Ledit dialogue permettra également d’assurer la pérennité de la paix sociale et de mettre un terme à la culture du dialogue social qui vient toujours après une pression, comme une grève, des manifestations ou des sit-in, a-t-elle poursuivi.
Pour sa part, le secrétaire général du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Driss Guerraoui, a souligné, lors de cette rencontre, que l’Etat doit disposer d’un code contenant des principes qui serviront comme charte de dialogue social reposant sur plusieurs piliers.
Ces piliers consistent à faire confiance en le partenaire dans le dialogue, connaître ses contraintes et ses objectifs, le respecter et l’écouter attentivement, a-t-il estimé, ajoutant que les négociateurs doivent être conscients de la nécessité de faire des concessions mutuelles et de prendre des « positions équilibrées » notamment quand il s’agit de problématiques sensibles telles que les réformes du système fiscal, des caisses de retraite ou de restructuration de l’entreprise.
Placé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, ce Forum vient investir la spécificité de la chambre des Conseillers consistant en la diversité de ses composantes et de ses représentations territoriale, professionnelle, économique et sociale, outre son rôle d’institution législative chargée de traduire les aspirations des différents acteurs de la vie nationale en abritant un débat public pluriel et inclusif.
Organisé sous le thème « L’institutionnalisation du dialogue social: un préambule essentiel pour le développement durable et la justice sociale », cet événement ambitionne également de mettre en relief le modèle marocain en matière de dialogue, en examinant et en évaluant les réalisations et les échecs dans ce domaine, et en recensant les défis et les acquis du pays à ce niveau, tout en cherchant les meilleurs moyens d’organiser et de gérer les relations du travail.