ActualitésUn expert appelle à intégrer les savoirs traditionnels dans les sciences océaniques

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02 Juin

Un expert appelle à intégrer les savoirs traditionnels dans les sciences océaniques

Sidi Bouknadel (Salé) – Julian Barbière, chef de la politique marine de la commission océanique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO et coordinateur global de la Décennie de l’océan a appelé, mercredi à Sidi Bouknadel (Salé), à intégrer les savoirs traditionnels et autochtones dans les sciences océaniques.

Intervenant lors d’une session de haut niveau, organisée dans le cadre de la 2ème édition du Dialogue des Fondations pour la Décennie des Océans, M. Barbière a souligné l’importance d’un « travail scientifique multidisciplinaire avec l’intégration des sciences sociales, des sciences économiques et des savoirs traditionnels et autochtones » pour sauver les océans.

Pour réaliser l’Objectif de développement durable 14, “nous devons traduire les connaissances et les alimenter par les connaissances locales et régionales”, a-t-il insisté lors de cette session sur les priorités scientifiques pour la Décennie des océans au niveau mondial et en Afrique.

“Il y a une interaction entre la politique, la science et la société et c’est important de travailler à différentes échelles: régionale, nationale et locale, pour soutenir la gestion des océans”, a-t-il indiqué lors de ce Dialogue organisé par la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, dont la présidente SAR la Princesse Lalla Hasnaa est marraine de l’Alliance de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (la Décennie de l’Océan), en étroite collaboration avec la COI-UNESCO.

Il a plaidé, dans ce sens, pour un partenariat “significatif” avec les industries, les investisseurs financiers, les innovateurs de la technologie, les gouvernements régionaux et locaux et la société civile afin de comprendre les besoins des utilisateurs de l’océan, adopter des comportements plus durables et organiser et financer la science.

M. Barbière a aussi jugé nécessaire d’impliquer la femme et la jeunesse dans la recherche scientifique dédiée aux océans, notamment la jeunesse en début de carrière, notant qu’il y a plusieurs défis à relever pour l’atteinte de l’ODD 14, notamment ceux liés à l’infrastructure, à la coopération internationale, à la libération de l’accès aux donnés et aux ressources technologiques, au renforcement des systèmes d’observation et à la transmission des connaissances.

Pour sa part, Ahmed El Hassani, directeur du collège des sciences et techniques de l’environnement de la Terre et de la mer de l’Académie Hassan II des sciences et techniques a abordé la contribution de l’académie dans un contexte de dégradation des océans due essentiellement aux changements climatiques.

Ainsi le collège qu’il représente a axé sa réflexion autour de deux questions fondamentales: quelles connaissances nouvelles pouvons nous produire pour mobiliser une dynamique de développement durable au Maroc? Quelles actions pouvons-nous mener pour renforcer les capacités scientifiques et une implication plus forte de la recherche nationale dans les enjeux de développement durable afin de comprendre les milieux et écosystèmes marins?, a précisé M. El Hassani.

La mer a été évoquée dans plusieurs sessions plénières de l’Académie et deux numéros spéciaux du journal scientifique « Frontiers in Science and Engineering International Journal  » ont été dédiés à la thématique de l’océan, a-t-il ajouté.

Le représentant de l’ambassade du Portugal au Maroc a, quant à lui, salué la coopération maroco-portugaise en matière de protection des océans, exprimant la volonté de son pays de réussir la Conférence des Nations unies sur les océnas, prévue du 27 juin au 1er juillet à Lisbonne, au Portugal.

Il a, par ailleurs, souligné l’importance de développer la science et la recherche, jugeant nécessaire de mettre en pratique les connaissances scientifiques, une chose qui ne peut se réaliser qu’à travers le financement.

Hajar Bouzaidi, Docteur en biologie marine et membre du programme Early career ocean professional (ECOP) a, de son côté, donné un aperçu sur ce programme et ses différentes activités, notamment ses partenariats avec la COI-Unesco et la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement.

Le 2ème Dialogue des Fondations pour la Décennie des Océans, qui se poursuit jusqu’au 03 juin, réunit des dirigeants mondiaux de plus de 20 fondations philanthropiques et des experts internationaux en matière de mobilisation des ressources.

Ce Dialogue s’appuie sur les acquis de la première édition, tenue en février 2020 à Copenhague, au Danemark, et qui a été organisée par les Fondations VELUX.

Durant ces trois jours, des acteurs venant de plusieurs continents discuteront du rôle des fondations philanthropiques dans la co-conception et l’utilisation de sciences océaniques transformatrices nécessaires pour relever les dix défis de la Décennie et contribuer aux ambitions du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Proclamée en 2017 par l’Assemblée générale des Nations Unies, la Décennie de l’ONU pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030) “la Décennie de l’Océan” vise à stimuler les sciences océaniques et la production de connaissances afin d’inverser le déclin de l’état du système océanique et de catalyser de nouvelles possibilités de développement durable de cet immense écosystème marin, lit-on dans le site de la Décennie.

L’océan fournit un cadre propice pour tirer parti des progrès des sciences océaniques, parvenir à une meilleure compréhension du système océanique et fournir des solutions scientifiques pour réaliser le Programme 2030.

L’Assemblée générale de l’ONU a chargé la COI de l’UNESCO de coordonner les préparatifs et la mise en œuvre de la Décennie.

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