Des experts planchent à Tunis sur les enjeux et les défis des changements climatiques au Maghreb
Tunis – L’évolution climatique à venir constitue une préoccupation majeure pour les pays du Maghreb arabe qui vont faire face à une hausse significative des températures et à des baisses importantes des ressources en eau disponible, ce qui engendrerait un déficit hydrique et des impacts négatifs sur les secteurs de l’agriculture, le tourisme, la santé et l’alimentation, ont mis en garde les participants à une rencontre organisée, mercredi, au Centre de la Ligue Arabe à Tunis.
Initiée sous le thème «Changements climatiques en Tunisie et dans le Maghreb Arabe, enjeux et défis», cette rencontre a été l’occasion de rappeler que la Tunisie ne contribue que de 0,007% aux émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’échelle mondiale et que la contribution des autres pays maghrébins à ces gaz, qui sont à l’origine du réchauffement climatique, est très proche de ce pourcentage.
Les participants ont été unanimes à relever que les pays de la région vont subir les effets des changements climatiques plus que d’autres régions du monde et que ce phénomène serait même plus accentué qu’ailleurs, en raison du voisinage du Sahara au climat hyperaride.
C’est pourquoi, préconisent-ils, les pays du Maghreb sont appelés à coopérer davantage et à sensibiliser leurs populations aux risques de ce phénomène universel, dont les impacts se font sentir jour après jour.
Dans l’ensemble des pays du Maghreb, il y a une tendance à l’augmentation des températures et un risque d’élévation du niveau de la mer qui généreront l’érosion marine et menaceront de submersion plusieurs zones côtières et aussi de salinisation, les nappes phréatiques côtières, expliquent les intervenants, ajoutant qu’il y a aussi un risque de baisse des ressources en eau disponible dans l’ensemble des pays de la région.
Face à ces risques, l’universitaire Zouhair Hlaoui a évoqué certaines solutions pour faire face aux impacts des changements climatiques qui engendreront des perturbations des précipitations et affecteront surtout les secteurs de l’eau et de l’agriculture.
Il a préconisé de sensibiliser et de préserver le couvert végétal et forestier pour développer les réservoirs et puits de carbone (forêts), rationaliser la consommation de l’énergie, développer les énergies renouvelables et encourager l’utilisation des moyens de transport collectif pour contribuer à la réduction des émissions de GES. Ces émissions proviennent, rappelle-t-on, pour la majorité des pays de l’UMA, des secteurs de l’énergie et de l’industrie, sauf pour la Mauritanie qui émet plutôt du méthane (gaz à effet de serre) et qui provient des activités agricoles.
Le conférencier a indiqué, à cet égard, que déjà une alliance des experts du changement climatique et de l’eau dans la région a vu le jour. Elle a tenu sa première réunion en Tunisie au sein de l’ENIT et sa prochaine rencontre sera organisée en Algérie en 2019.
«C’est un think tank régional qui se réunira, dorénavant, d’une façon périodique et se penchera sur les problèmes liés aux changements climatiques et sur les solutions à apporter aux problèmes communs», a-t-il dit.