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29 Juin

France : le développement des énergies renouvelables et la concrétisation du plan de démantèlement du nucléaire doivent aller de pair (Nicolas Hulot)

Paris – Le ministre français de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a réaffirmé, vendredi, les engagements pris par son pays pour le développement rapide des énergies renouvelables en parallèle avec la concrétisation de son plan de fermeture de réacteurs nucléaires.

«Aucun objectif ne doit compromettre l’autre», a déclaré le ministre à la presse en soulignant la nécessité de «garder une sécurité d’approvisionnement» en énergie.

«On va pouvoir développer les énergies renouvelables peut-être plus vite et plus massivement», a estimé cependant M. Hulot en promettant un «échéancier» précis d’ici à la fin de l’année sur la fermeture de réacteurs nucléaires.

«Je souhaite qu’à la fin de l’année on ait un calendrier précis avec une date précise, un échéancier» et «qu’on sache quels réacteurs et le nombre de réacteurs», a affirmé le ministre qui s’exprimait à l’occasion de la clôture du débat public sur le projet de «programmation pluriannuelle de l’énergie» (PPE) pour les périodes 2018-2023 et 2024-2028, dont le gouvernement doit présenter une première version cet été.

Hulot avait assuré, à maintes occasions, par le passé ne pas renier ses engagements en matière de réduction de 50 pc de la part du nucléaire dans la production d’électricité, se donnant cependant pour échéance 2030, voire 2035, au lieu de 2025 sur laquelle il s’était engagé en premier.

La cible de 2025 est «inatteignable» sans un dérapage sur les autres objectifs climatiques du pays, avait souligné le ministre en réponse notamment aux écologistes qui lui reprochaient de céder au lobby du nucléaire et qui percevaient dans ce report des «signes de faiblesse» de sa part.

«Il y a une responsabilité, non seulement au titre de la transition énergétique, mais aussi pour des raisons de sécurité de passer rapidement à autre chose», soutenait-il.

Pour le ministre, «ce qui est plus important (…) si on ne veut pas perdre de la crédibilité sur l’ensemble de notre stratégie énergétique, c’est de regarder la faisabilité, de planifier les choses et pas simplement se poser des totems».

«On va le planifier sur une échelle de temps qui va permettre que socialement ce soit acceptable, que ça ne nous mette pas dans une situation de rupture d’approvisionnement», avait affirmé Hulot. «On va faire les choses avec une grande rationalité et pas simplement dans le symbole».

«Si on veut maintenir la date de 2025 pour ramener dans le mix énergétique le nucléaire à 50 pc, ça se fera aux dépens de nos objectifs climatiques et ça se fera au détriment de la fermeture des centrales à charbon et probablement, si on voulait s’acharner sur cette date, il faudrait peut-être même rouvrir d’autres centrales thermiques», avait-il prévenu.

Seule la fermeture de la centrale de Fessenheim, située aux frontières de l’Allemagne et de la Suisse, a pour l’instant été décidée.

Mise en service en 1977, cette centrale emploie directement 850 salariés d’EDF et 330 salariés permanents d’entreprises prestataires, sans compter les 2.000 emplois indirects et induits.

Sa fermeture, qui constitue une première pour le vieillissant parc électronucléaire français (58 réacteurs en fonctionnement, dont 2 à Fessenheim), est prévue entre fin 2018 et début 2019, au moment de la mise en place de l’EPR (réacteur nucléaire de troisième génération) de Flamanville (nord-ouest).

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