La lutte contre les changements climatiques, une réelle opportunité pour repenser les modèles de développement (panélistes)

Tanger – Les intervenants lors d’un panel sur « les emplois des jeunes et lutte contre le changement climatique: quelles opportunités? ont souligné, samedi à Tanger, que la lutte contre les changements climatiques constitue une réelle opportunité pour repenser les modèles de développement et renforcer la création d’emplois.

S’exprimant lors de ce panel, organisé dans le cadre des premières Rencontres de la Maison méditerranéenne du climat (MMC), des experts marocains et étrangers ont assuré que le processus de lutte contre le réchauffement climatique peut être porteur de risques et de contraintes, mais également d’opportunités extraordinaires de développement, et ce à travers la promotion d’initiatives novatrices, de la finance durable et des activités de l’économie verte, qui sont une source de création de richesses et d’emplois.

Dans ce cadre, le PDG de la société française Aaqius, spécialisée dans les énergies innovantes dépolluantes, Stéphane Aver, a souligné l’impact social considérable des filières énergétiques zéro carbone en matière de développement d’une économie locale et de promotion d’une mobilité verte, ce qui aura une influence directe sur la création d’emplois.

Il a ainsi mis en avant le mémorandum d’entente, signé la veille avec la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, après l’accord signé en octobre dernier avec la région de Marrakech-Safi, qui se veut un pas de plus vers la mise en œuvre de la technologie Stor-H au Maroc, et partant l’implémentation d’une mobilité totalement décarbonée.

« Ce partenariat stratégique démontre une fois de plus la volonté réelle du Maroc de figurer comme premier territoire de la mobilité zéro carbone dans le pourtour méditerranéen », a dit le responsable.

Pour sa part, le conseiller du président de la COP22, Aymane Cherkaoui, a souligné que la jeunesse constitue une source de richesse énorme en Afrique et un véritable relais de développement du continent, qui peut contribuer de façon solidaire et influente à l’émergence et au repositionnement de l’Afrique sur l’échiquier international.

« Il faut garder en tête que l’adaptation et l’atténuation des effets des changements climatiques constituent une source de contraintes et d’opportunités pour la région méditerranéenne », a expliqué M. Cherkaoui, notant que la Méditerranée est la région la plus vulnérable de la planète, ce qui pose le problème d’absorption de la jeunesse.

Les pistes de solutions, a-t-il noté, portent sur la promotion des initiatives innovantes, le développement d’expertises et l’implication des jeunes à la prise de décisions politiques aux niveaux régional et national, soulignant que la jeunesse doit être perçue comme un véritable relais de croissance pour les économies méditerranéennes.

Pour Jean Abi Fadel de l’Office national de l’emploi du Liban, l’économie sociale constitue une source importante de création d’emplois et d’activités génératrices de revenus, exposant l’expérience de l’Office en termes d’encouragement d’initiatives novatrices visant à préserver l’environnement et à s’adapter aux changements climatique.

Il s’agit également d’aider les immigrants syriens à monter des business plans et à développer leurs connaissances en matière d’économie verte, a-t-il poursuivi.

Placées sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, ces premières Rencontres de la MMC, organisées durant deux jours à l’initiative de la région Tanger -Tétouan-Al Hoceima, ont pour vocation de définir les priorités d’action et les moyens à mettre en oeuvre pour faire progresser les territoires et l’économie de la zone méditerranéenne sur les questions climatiques.

Cette grand messe, qui constitue la plus grande conférence scientifique régionale, organisée avant 2020, date à laquelle l’accord de Paris sur le Climat prendra sa vitesse de croisière, réunit plus de 360 participants, venus de plusieurs pays du pourtour méditerranéen et de l’Afrique, dont le Sénégal, l’Italie, l’Espagne, la France, le Liban, la Tunisie, l’Algérie et le Maroc.