Suisse: un drone pour détecter les fuites de méthane dans l’air

Genève – Le Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche (EMPA) en Suisse a annoncé avoir développé un drone équipé d’un appareil de mesure de pointe capable de détecter « en plein vol » les fuites de méthane dans l’air dans le cadre d’un projet européen dit MEMO2 (Methane goes Mobile, Measurements and Model-ling).

« Le méthane (CH4) est l’un des principaux gaz à effet de serre, mais on connaît mal le volume des rejets de ses différentes sources. Il est urgent de le quantifier avec précision afin de prendre les mesures permettant d’atteindre les objectifs climatiques fixés par les Nations-Unies », indique l’EMPA dans un communiqué.

Le projet MEMO2, un des éléments du programme Horizon2020 – réunit 20 groupes de recherche de sept pays, dont l’EMPA. Leurs efforts sont centrés sur l’identification des sources de méthane et la quantification de leurs émissions à l’aide d’appareils de mesure mobiles.

Les chercheurs engagés dans le projet MEMO2 se concentrent sur la Roumanie. Avec ses nombreux champs pétroliers et gaziers, le pays est l’une des principales sources de méthane d’Europe. Le gaz s’échappe des puits de forage et se dissipe dans l’atmosphère. Il n’était jusqu’à présent possible d’effectuer des mesures précises qu’avec du matériel fixe. Monté parfois sur un véhicule, il ne pouvait alors être enclenché qu’en bord de chaussée. La méthode est compliquée et peu satisfaisante.

« Les chercheurs de l’Empa ont mis au point un appareil de mesure précis et léger que l’on peut installer sur un drone et allant mesurer les concentrations en CH4 sur place. Ses données permettent d’établir des cartes d’émissions », précise le communiqué de l’EMPA.

«Le nouveau spectromètre constitue une percée dans l’analyse des traces de gaz par sa précision, sa taille et son poids», remarque Lukas Emmenegger qui dirige le département «Air Pollution / Environmental Technology» de l’Empa.