La température en Suisse a augmenté de 2 degrés depuis le début des mesures (responsable)

Genève – La température moyenne en Suisse a augmenté de 2 degrés, soit plus du double de la hausse moyenne mondiale, a indiqué mardi le directeur de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), Marc Chardonnens.

« Avec un réchauffement global moyen contenu à 2 degrés, comme le prévoit l’accord de Paris sur le climat, la température en Suisse pourrait encore augmenter de 1 à 3 degrés d’ici à 2060 », a averti le responsable lors d’une conférence à Berne sur l’adaptation aux changements climatiques.

Les effets du réchauffement climatique sont déjà perceptibles dans le pays alpin : fonte des glaciers, recrudescence des périodes de sécheresse et déstabilisation du permafrost.

« En plus de réduire ses émissions de gaz à effet de serre, la Suisse doit se préparer aux changements climatiques afin de minimiser les risques », a indiqué M. Chardonnens, affirmant que le pays helvétique est « particulièrement concerné par le phénomène du réchauffement ».

Il a expliqué que des îlots de chaleur se développent dans les villes, des pénuries en eau surviennent localement et les flancs des montagnes alpines deviennent instables, comme le montre le récent éboulement de Bondo (Est) dans lequel plusieurs personnes sont portées disparues.

De l’avis de l’OFEV, la réduction massive des gaz à effet de serre au niveau mondial est l’instrument prioritaire pour lutter contre le réchauffement.

Dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat, la Suisse s’est engagée à réduire les émissions de 50 % par rapport à 1990 d’ici à 2030. « Comme le réchauffement ne peut être que contenu, l’adaptation aux effets des changements climatiques revêt une importance croissante », a relevé le directeur de l’office, soulignant que la hausse de la température et les modifications du régime des précipitations ont des conséquences non seulement environnementales, mais aussi économiques et sociales.

L’OFEV a dans ce contexte élaboré une analyse des risques avec huit cantons afin de cerner les impacts régionaux des changements climatiques. Il se penche aussi sur la préparation de dizaines de projets concrets en matière d’adaptation aux changements climatiques.

Ces projets portent sur les pénuries d’eau, les dangers naturels, les écosystèmes, l’utilisation des terres, le développement des villes, le transfert des connaissances et les questions de gouvernance. Y sont associés les autorités locales, des instituts de recherche, des hautes écoles et des entreprises.(MAP)